Un jeune homme est réfugié dans la maison de vacances de ses parents, en bord de mer. Cela ne « va » pas, tout l’engloutit, la pensée de sa mère, sa relation avortée à la seule femme qu’il ait aimée, sa non-existence sociale. C’est un être effondré, un funambule qui marche au-dessus du vide. Alors qu’il retrouve les siens pour la fête des mères, il apprend qu’il doit se rendre avec son père à un rendez-vous médical dont il ne sait rien.
Avis
Un funambule est le récit d’une noyade. Celle du personnage principal qui se sent comme un funambule qui marche au-dessus du vide […] la mort à quelques centimètres […] ». Dans l’impression permanente d’être au bord du gouffre, de ne jamais être à sa place et de ne pas faire ce qu’il faut, c’est un être submergé par l’angoisse que découvre le lecteur.
Tout le roman est centré sur son ressenti personnel et cette difficulté maladive à s’exprimer, qui l’isole de tous et provoque incompréhensions et silences, même au sein de sa famille.
Evidemment, les relations avec son entourage sont compliquées, qu’il s’agisse de ses parents ou de Solenne qui a préféré le quitter.
La sensation d’étouffement est présente tout au long du roman et atteint jusqu’au lecteur. Alexandre Seurat arrive à nous faire ressentir toute la confusion qui habite son personnage, ainsi que son incompréhension du monde qui l’entoure.
Une belle écriture pour un roman qui dérange.
Remerciement aux Editions du Rouergue pour cette lecture.
Un funambule – Alexandre Seurat – Editions du Rouergue – 2018