La servante écarlate – Margaret Atwood

Note : 3 sur 5.

Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Avis

Paru pour la première fois en 1985, La servante écarlate a été réédité plusieurs fois tant il fait réfléchir. Ce roman d’anticipation devenu un classique est une très bonne analyse d’une société qui dérape et se réfugie dans les extrêmes.

June, devenue Defred, est la narratrice de ce récit. Elle raconte son quotidien de servante écarlate au sein d’une maison où le Commandant et son Épouse n’arrivent pas à avoir d’enfant.

Dans cette société théocratique, certains passages de la Biblie justifient les actions de tout un peuple. Ainsi, pour pallier à la stérilité des femmes improductives, les servantes écarlates sont vues comme des utérus sur patte, censées repeupler la société. Interchangeables, elles perdent leur identité et leur liberté, réduites au rang d’objets. Dans ce système de castes très rigide, chacun a une fonction précise, un uniforme distinctif. La privation de liberté est totale : interdiction de sortie, surveillance exacerbée, punitions exemplaires en cas de rébellion, absence de tout contact non autorisé, etc.

Par moments, Defred se souvient du temps passé où elle était libre, pouvait circuler librement, lire, étudier et travailler. Ce qui rend encore plus flagrante la différence entre le passé et le présent.

Je trouve que le fond est très intéressant parce que ce roman part d’une situation que nous vivons effectivement actuellement : la pollution (entre autres) provoque des problèmes de santé et une diminution de la capacité de reproduction chez l’humain. L’augmentation des extrémismes, si on les laisse se développer, pourrait mener à des systèmes tels que décrits dans ce roman.

J’ai eu envie de lire La servante écarlate par la série diffusée il y a peu et qui m’intriguait. Et comme je préfère toujours lire le roman avant de voir son adaptation à la télévision ou au cinéma, j’ai commencé par le roman de Margaret Atwood.

Et quelle déception! Le roman de poche que j’ai lu comptait plus de 500 pages et j’ai dû attendre la moitié du roman pour qu’il se passe un tout petit quelque chose! En fait, le roman est très descriptif, avec peu de dialogues et aucun rythme. Biberonnée aux thrillers, j’ai toujours beaucoup de mal avec les romans lents au point que j’ai failli abandonner plus d’une fois. Je suis pourtant allée jusqu’au bout, mais en survolant certaines parties trop descriptives.

Puis, j’ai commencé à regarder la série et j’ai beaucoup aimé. Celle-ci se concentre sur l’essence du roman, le processus de déshumanisation des servantes, la peur constante, la manière dont Defred tient le coup. Les descriptions devenant des images, elles passent beaucoup mieux et sont moins longues.

Bref, j’ai nettement préféré la série au roman. D’autant qu’en tant que femme, on se projette sans difficulté dans le personnage de June/Defred.

Un avis mitigé donc, mais je vous conseille vivement la série!


La servante écarlate – Margaret Atwood – Editions Robert Laffont – 2017

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