Une femme d’extérieur – Caroline Tapernoux

Note : 2.5 sur 5.

Excessive, entière, gouailleuse, libertine, Marthe est une grand-mère atypique qui se moque du regard des autres. Une femme d’extérieur nous entraîne, à travers le regard de sa petite fille, sur les pas de cette femme haute en couleur qui traça son chemin du Borinage au pied du stade d’Anderlecht avec une énergie redoutable. Mais comment sa famille composera-t-elle avec tant d’excentricité ?

Avis

Dès les années 1960, Marthe quitte le Borinage (proche de Mons) pour Bruxelles, espérant intégrer la bourgeoisie. Mais le choc des cultures est considérable et elle ne s’y intègrera jamais réellement, manquant d’élégance et de culture. Sans parler de son accent et de sa grossièreté.

Une femme d’extérieur traite principalement des relations mère-fille, parfois houleuses, et de la transmission intergénérationnelle. L’auteure met en scène plusieurs générations de femmes qui n’ont pas toujours la même vision des choses, surtout en ce qui concerne les hommes et les relations amoureuses. Dans cette famille, chacun vit sa vie, avec ses certitudes, sans jamais s’ouvrir à l’autre et tenter de le comprendre. Qu’il s’agisse de Marthe, qui ne comprend pas que son comportement envahissant indispose sa fille Liliane, ou Liliane qui n’accepte pas que sa mère s’affranchisse des conventions et du qu’en-dira-t-on. Le décalage est gigantesque.

Dans ce roman, la narratrice est la petite-fille de Marthe. Dans une sorte de journal intime, elle s’adresse directement à sa grand-mère en parlant comme si elle lui expliquait sa propre vie. J’avoue que j’ai trouvé cette narration assez étrange et que je n’ai pas réussi à m’y faire. Ce monologue bourré de jugement et très linéaire ne m’a vraiment pas convaincue.

En fait, tout au long de ma lecture, je me suis interrogée sur les raisons pour lesquelles l’auteure avait choisi de nous raconter cette histoire sans enjeu ni intrigue. Parfois, les situations sont tellement détaillées que je me suis souvent demandée si ce récit n’était pas autobiographique ou très fortement inspiré du vécu de l’auteure.

Je suppose que l’explication est à trouver dans le fait que Caroline Tapernoux est thérapeute spécialisée dans l’écriture de recueil de vie et en psychogénéalogie. Bien que, selon moi, le récit de vie, s’il a un intérêt thérapeutique pour le patient, n’a pas pour vocation d’être publié.

Bref, ce roman me laisse avec une sensation de malaise, d’autant qu’il donne une image pas franchement flatteuse des personnes vivant dans le Borinage.


Une femme d’extérieur – Caroline Tapernoux – Editions Academia – 2019

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