Ils sont anticonstitutionnels, antisémites, antipathiques. Avec tant de points communs, suprémacistes et djihadistes sont faits pour s’entendre ! Entre vrais mecs, quoi. Une géniale fonctionnaire des Nations Unies va même leur trouver une petite similitude supplémentaire. Et entend mater ces frustrés par une campagne de contre-marketing… sous la ceinture ! Ses armes ? Une fable, un andrologue et un pied à coulisse.
Avis
Khalid, Farid et d’autres sont des terroristes d’un genre particulier. Chez eux, point de revendications, pas vraiment d’idéal ou de valeurs à défendre… Leur motivation est ailleurs. Se faire exploser pendant un match de foot pour rejoindre 72 vierges au regard lubrique, par exemple.
Conscients que le terrorisme est devenu ringard, ils envisagent une reconversion dans un thème plus actuel: l’environnement. Et imaginent des « attentats » dans lesquels il n’y aurait pas de morts. Pendant que ça cogite, une enquêtrice de pacotille établit un lien douteux entre djihadistes et petits zizis, tournant toutes leurs actions en dérision. D’où le titre de ce roman à double sens, qui évoque la ceinture d’explosifs et le petit organe dont seraient munis ces hommes et qui fait beaucoup parler de lui tout au long du roman.
Sous la ceinture est un roman original, comme on en lit peu. Les terroristes sont plus comiques que terrifiants, les dialogues lunaires et les propos totalement invraisemblables. L’histoire est bien ficelée, bourrée d’humour et d’expressions belges. Ca n’est pas non plus hilarant mais on sourit plus d’une fois et c’est déjà très bien.
D’autant qu’au-delà de la fiction, on décèle une véritable analyse de notre société, de son fonctionnement défaillant et une proposition de vision d’avenir.
Une lecture agréable, qui me donne envie de lire à nouveau Philippe Gustin pour voir s’il restera dans ce registre décalé ou non.
Roman qui a obtenu le Prix Fintro en 2020.
Sous la ceinture – Philippe Gustin – Ker Editions – 2021
Carnet de lecture 
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