
Paris, juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l’étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible.
Paris, mai 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie va changer à jamais.
Avis
À l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, j’ai eu envie de lire ce roman qui se trouve dans ma bibliothèque depuis des années.
Chapitre après chapitre, les événements des 16 et 17 juillet 1942 s’égrènent, terrifiants, sous le regard innocent de la petite Sarah, qui nous les raconte. L’enfant ne comprend pas ce qu’il se passe, pourquoi tout le monde déteste les Juifs, et elle avait confiance en la police française, pensant qu’elle allait les protéger. Pourtant, en 1942, 4000 enfants de 2 à 12 ans ont été parqués au Vélodrome d’Hiver avec leurs parents pendant plusieurs jours, sans nourriture ni soins. Tous ont été déportés à Auschwitz et gazés.
Parallèlement, à l’histoire de Sarah, nous suivons Julia, une journaliste d’origine américaine, qui écrit un article sur l’anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv’. 60 ans plus tard, elle nous offre une autre vision de l’Opération « Vent printanier », telle qu’elle a été baptisée par les Allemands. Et chaque nouvel élément découvert, chaque témoignage recueilli choque Julia, qui se découvre aussi un lien avec la petite Sarah.
Le passé et le présent s’entremêlent. A travers le récit de Sarah et les recherches de Julia, le lecteur est immergé au cœur de cet événement historique majeur, dont on parle relativement peu. Je ne me souviens pas d’avoir abordé ce sujet à l’école, par exemple, comme s’il fallait cacher l’implication de nos polices dans ces rafles et internements forcés.
Dans ce roman, Tatiana de Rosnay s’attarde sur le sort des enfants. Mais, évidemment, de nombreux adultes ont aussi été déportés suite à la rafle. Cette prise de position touche d’autant plus les lecteurs et, même si l’auteur ne joue pas sur le suspense, on se prend d’affection pour les personnages, on attend impatiemment de lire la suite, tout en espérant pour eux un avenir meilleur.
Un roman terriblement triste, une histoire difficile mais qui dégage énormément d’émotions. Tout en rendant hommage au courage des familles qui ont aidé les Juifs à se cacher. A lire au moins une fois.
J’ai personnellement été un peu déçue par la fin, un peu trop fade à mon goût, mais cela n’enlève rien à la qualité générale du roman.
Elle s’appelait Sarah a été adapté au cinéma en 2010 par Gilles Paquet-Brenner avec Kristin Scott-Thomas (Julia) et Mélusine Mayance (Sarah).
Elle s’appelait Sarah – Tatiana de Rosnay – Editions Héloïse d’Ormesson – 2006
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