
Jacob Finch Bonner a connu son heure de gloire comme romancier avant de sombrer dans l’anonymat. Il enseigne désormais l’écriture dans une université du Vermont. Un jour, un de ses étudiants, Evan, lui dévoile l’intrigue du livre qu’il ambitionne d’écrire. Une intrigue géniale. Le best-seller assuré.
Quelques années plus tard, Jacob apprend la mort d’Evan, qui n’aura pas eu le temps de concrétiser son projet. Aussi décide-t-il d’utiliser à son profit l’idée fantastique de ce dernier. Et c’est un triomphe. Mais au plus haut de sa gloire, Jacob reçoit un e-mail anonyme, terrifiant : Vous êtes un voleur.
Jacob va alors tout faire pour identifier son interlocuteur avant que quiconque apprenne ce qu’il a fait. Pour cela, il va revenir dans le Vermont, pour enquêter sur la vie et la mort d’Evan. Il ne sait pas encore à quel point le jeu va s’avérer dangereux.
Avis
J’étais restée mitigée suite à la lecture du premier roman de cette auteure américaine, Les premières impressions, mais je tente ma chance avec ce nouveau roman, qui se déroule dans le monde du livre.
Jacob Finch Bonner est l’auteur d’un roman à succès, mais ses romans suivants ont tous été refusés par les éditeurs. Sa carrière littéraire est au point mort mais il a du mal à l’admettre. En attendant l’idée géniale qui va le propulser sur le devant de la scène, il cumule les jobs de professeur d’écriture créative, de coach littéraire et de majordome dans une résidence pour écrivains.
Dans son cours, il rencontre Evan Parker, un étudiant arrogant qui s’enorgueillit d’écrire un best-seller et avec qui le courant ne passe pas. D’autant que Jacob est un peu jaloux de cette très bonne histoire, qui sera un succès assuré, alors que lui-même n’a rien publié depuis des années et qu’il n’a aucune idée de cet acabit à proposer. Lorsqu’il apprend la mort de son étudiant, Jacob se met en devoir de donner vie à cette histoire et de l’écrire lui-même, conscient que quelqu’un, quelque part, sait peut-être la vérité.
A prime abord, le personnage de Jacob n’est pas vraiment engageant. Il se berce d’illusions, n’accepte pas de rester sur la touche en tant qu’écrivain mais semble en même temps avoir jeté l’éponge. Lorsque cette histoire lui tombe du ciel, il s’en empare mais n’assume pas. Il vit en permanence dans l’angoisse d’être démasqué, paralysé par la peur que son plagiat soit découvert.
Evidemment, la thématique de ce roman me parle puisque j’affectionne le monde du livre, de l’écriture et de l’édition mais j’ai un peu l’impression d’avoir déjà lu ce type de scénario, qui ne me semble pas d’une grande originalité.
Tout l’intérêt de ce roman réside dans le contenu du livre écrit par Jacob, qui reste flou pour le lecteur que nous sommes. On se demande sans cesse que cette histoire a de si génial et quel est ce rebondissement qui a fait son succès. Jean Hanff Korelitz nous laisse volontairement dans l’incertitude, ce qui ne fait qu’exacerber notre attente et notre envie d’en savoir plus.
Le piège se lit bien. Je déplore l’existence de certains dialogues qui ne servent à rien mais j’ai apprécié l’accélération du récit, qui devient vraiment prenant, à partir du moment où Jacob commence à chercher qui est à l’origine des menaces qu’il reçoit. Petite déception : j’ai deviné certains éléments très tôt dans le roman, ce qui est toujours dommage.
Le piège – Jean Hanff Korelitz – Editions Le Cherche Midi – 2022
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