L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu – Bernard Werber

Note : 3.5 sur 5.

Réunir tous les savoirs de son époque : telle a été l’ambition du professeur Edmond Wells. Mêlant science et spiritualité, physique quantique et recettes de cuisine, ce savant singulier et solitaire a accumulé tout au long de sa vie des informations étonnantes. Un seul point commun à tous ces textes : donner à réfléchir, « faire pétiller les neurones ».
Le professeur Edmond Wells était un homme plein d’humour qui accordait une grande importance à la notion de paradoxe. Mais de tous les paradoxes, le plus étonnant est certainement le statut même de ce personnage puisqu’il n’est que le fruit de l’imagination fertile de Bernard Werber.

Avis

De Bernard Werber, j’ai lu presque tous les romans publiés jusque dans les années 2010: la célèbre trilogie des fourmis, le cycle des dieux et celui des anges, bon nombre de nouvelles… mais la science-fiction prenant de plus en plus d’ampleur dans son œuvre, j’ai arrêté de lire ses autres publications.

Pourtant, je reviens aujourd’hui avec un de ses livres, que l’auteur qualifie lui-même d’expérimental : L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu (ESRA pour les intimes). Bernard Werber est un des seuls auteurs que je connaisse qui propose régulièrement des livres qui sortent du roman traditionnel. Tout comme L’arbre des possibles est un recueil de nouvelles dans lequel il imagine les futurs possibles pour l’humanité, L’Encyclopédie a aussi pour objectif de faire réfléchir le lecteur et de lui ouvrir l’esprit.

Bernard Werber présente L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu comme le résultat des réflexions et recherches d’Edmond Wells, le personnage emblématique de La trilogie des fourmis. Mais, contrairement à une encyclopédie traditionnelle, les sujets sont abordés sans véritable ordre et surtout pas dans l’ordre alphabétique.

Il s’agit un peu d’un cabinet de curiosités littéraire proposant des anecdotes sur différents sujets (avec une orientation marquée vers les sciences) et des informations aussi improbables que la sexualité débridée des punaises de lit. Les légendes anciennes côtoient la géométrie et la méditation, en passant par des conseils de jardinage, la philosophie ou des recettes de cuisine. Pour rappeler La trilogie des fourmis, l’auteur fait le lien entre le fonctionnement d’une fourmilière et celle de la société humaine.

L’objet est également original puisque L’Encyclopédie se présente comme une petite brique aux pages épaisses agrémentées de petits dessins, d’informations ou de réflexions manuscrites dans la marge…

Tentative
Entre
Ce que je pense
Ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Ce que je dis
Ce que vous avez envie d’entendre
Ce que vous croyez entendre
Ce que vous entendez
Ce que vous avez envie de comprendre
Ce que vous croyez comprendre
Ce que vous comprenez
Il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même…

Un ouvrage complètement décalé, que l’on peut picorer selon ses envies ou lire d’un bout à l’autre mais qui pourrait alors sembler décousu tant on passe du coq à l’âne à chaque page.

En proposant des informations étonnantes, peu connues, voire totalement inventées, Bernard Werber entend attirer l’attention du lecteur sur la question de la frontière entre réalité et fiction mais aussi des fake news dont on parle de plus en plus 20 ans après la parution de ce livre. Un ouvrage qui provoque la réflexion et nous incite à vérifier les informations et à les critiquer.

Une originalité à lire au moins une fois.


L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu – Bernard Werber – Editions Albin Michel – 2000

2 commentaires sur “L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu – Bernard Werber

Ajouter un commentaire

  1. Je n’ai pas du tout aimé « Les fourmis ». J’ai donc abandonné l’auteur pour le reprendre quelques années plus tard avec un titre que j’ai oublié et qui ne m’a donc pas marqué ni dans un sens ni dans l’autre.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑