
Benjamin Lacombe s’intéresse avec cet ouvrage à la nature et à la figure animale. Après une immersion au fond des eaux, on émerge à la surface qu’on explore par le biais des racines, de la terre et des mammifères, pour atteindre le ciel et les volatiles. Ce sujet est synonyme au Japon de mystère et de respect.
Avis
Dans cet ouvrage, Benjamin Lacombe rend hommage à Lafcadio Hearn, un écrivain et journaliste irlandais qui s’est s’installé au Japon en 1890. Fasciné par le pays du soleil levant, il a consacré sa vie à écrire sur le Japon, sa culture et particulièrement sur les histoires traditionnelles de fantômes.
Dès les premières pages, on reconnaît le trait caractéristique de Benjamin Lacombe: coloré, féérique, irréel et onirique. Un style qui se marie parfaitement à la culture japonaise du fantastique.
Dans ce livre, plusieurs récits sont racontés comme de courtes histoires. L’accent y est mis sur le lien particulier qui unit le Japon et la nature, considérée comme sacrée. Les esprits et les morts y prennent la forme d’animaux, d’insectes ou de plantes pour apparaître aux yeux des hommes ou dans leur rêves (l’homme-requin, le génie des rivières, l’éléphant blanc à six défenses…). Ces créatures représentent la nature sauvage, imprévisible et menaçante mais se rapprochent aussi de l’humain car elles ressentent l’amour, la perte de l’être aimé, la reconnaissance, etc. Elles apparaissent alors comme des messagers qui poussent l’être humain à s’interroger et se remettre en question. Des légendes qui symbolisent l’harmonie entre la nature et l’homme, la vie d’un humain étant équivalente à celle d’un animal ou d’un végétal.
Alors que le titre pourrait laisser penser que l’on va découvrir des histoires horribles (comme certains de nos contes), j’ai été surprise de découvrir de très jolies histoires.
Pour autant, je trouve que ce type de livre est davantage destiné à un public adulte, qui pourra davantage apprécier les histoires, leur aspect historique et les références à la culture japonaise qui s’y trouvent, alors que des enfants passeraient à côté de la richesse d’un tel ouvrage.
Un titre que l’on peut qualifier de beau-livre, avec ses dorures et ses grandes illustrations, mais aussi très intéressant parce qu’il nous plonge au cœur de la culture japonaise et des légendes qui la peuplent.
Parmi vous, qui est fan de l’univers de Benjamin Lacombe?
Esprits et créatures du Japon – Benjamin Lacombe – Editions Soleil – 2020
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