Le serpent majuscule – Pierre Lemaitre

Note : 3.5 sur 5.

« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr.« 

Avis

Un titre énigmatique que l’on comprend plus tard, une couverture jaune qui pique les yeux, Le serpent majuscule est le tout premier roman écrit par Pierre Lemaitre en 1985 et jamais présenté à un éditeur avant 2021. L’auteur nous le livre tel qu’il a été écrit à l’origine, malgré ses défauts et maladresses de débutant. Pour lui, c’est aussi une manière de boucler sa période ‘roman noir’ qui est, semble-t-il, derrière lui.

Personnellement, je n’avais plus lu Pierre Lemaitre depuis longtemps et j’ai choisi ce livre un peu par hasard à la bibliothèque. Et c’est plutôt une bonne pioche!

On est en 1985 et on fait la connaissance de Mathilde, 63 ans, qui se déplace toujours avec son dalmatien Ludo. Mais Mathilde n’est pas vraiment la gentille petite mamie qui tricote, joue au bridge et fait des gâteaux! Dès les premières pages, elle se révèle être une tueuse à gages, à la gâchette facile et la mémoire qui flanche.

Pierre Lemaitre remet les choses dans leur contexte en évoquant la jeunesse de Mathilde au sein d’un groupe de résistants très actif pendant la guerre. Devenue son bras armé, son empressement malsain à torturer et tuer les collabos et autres membres de la Gestapo qui tombaient entre leurs mains intimidait bien des camarades. Mais, avec l’âge, Mathilde perd un peu la tête et sa mémoire lui fait défaut, au point qu’elle oublie des règles essentielles de son « travail ».

Un roman très différent de ce à quoi l’auteur nous a habitué. Les personnages sont tous un peu perchés mais sympathiques, le rythme est rapide, l’écriture est fluide, le ton plutôt léger et nous emporte sans difficulté. Sans être hilarant, Le serpent majuscule est un roman décalé, bourré d’humour, de quiproquos et de situations absurdes. Ce genre de comédie où on tue pour un oui ou pour un non, qui pourrait tout à fait être adapté au cinéma.

Je l’ai juste trouvé un tout petit peu trop long, la fin met du temps à venir mais, point positif, elle est assez inattendue!


Le serpent majuscule – Pierre Lemaitre – Editions Albin Michel – 2021

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