Le Diable s’habille en Prada – Lauren Weisberger

Fraîchement venue de sa province, Andrea, journaliste débutante, vient d’être engagée chez Runway, un grand magazine de mode new-yorkais. Une opportunité que tout le monde lui envie. Mais Andrea est en réalité propulsée un peu vite dans un univers hostile, peuplé de créatures aux langues fourchues et aux silhouettes acérées adorant les dieux Prada, Versace ou Armani.

Avis

J’avais envie de revoir le film Le Diable s’habille en Prada quand je me suis rendue compte que je n’avais jamais chroniqué le roman sur le blog. J’ai donc relu le livre pour combler ce manquement ;)

Miranda Priestly, rédactrice en chef du prestigieux magazine de mode Runway, recherche une nouvelle assistante junior, « un poste pour lequel toutes les filles se damneraient ». Andrea, qui sort d’études littéraires dans une petit ville de province, obtient le job alors qu’elle ne connaît rien à la mode, milieu qu’elle considère comme superficiel et matérialiste. Pour elle, ça n’est qu’un tremplin pour d’autres opportunités professionnelles en tant que journaliste.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Andrea n’était pas préparée! Miranda lui confie les tâches les plus incongrues et extravagantes, multipliant les consignes contradictoires avec une exigence qui frôle le ridicule. Un véritable dragon. Ce qui provoque quelques scènes qui ne manquent pas d’humour.

En réalité, Lauren Weisberger a été l’assistante d’Anna Wintour, LA papesse de la mode et rédactrice en chef de l’édition américaine du magazine Vogue depuis 1988. Dans ce roman, elle s’inspire de son expérience professionnelle pour nous dépeindre les coulisses de la mode, des créateurs aux investisseurs jusqu’aux jeux de pouvoirs.

A travers ce roman, l’auteure dresse un portrait d’une certaine jeunesse américaine : ces jeunes qui terminent leurs études supérieures, issus de la classe moyenne, qui vivotent difficilement entre deux contrats, qui doivent encore faire appel à leurs parents pour les soutenir financièrement et pétris d’illusions sur la vie.

A l’occasion de cette lecture, je me suis rendue compte que Le Diable s’habille en Prada a 20 ans. Au-delà du fait que ça ne nous rajeunit pas, je trouve que le roman a plutôt bien vieilli. On y évoque évidemment des personnalités du showbiz qui ne font plus l’actualité aujourd’hui et couples de stars qui ne sont plus ensemble (Brad Pitt et Jennifer Aniston) mais, globalement, il tient toujours la route.

Cependant, il reste un des premiers romans qualifiés de chick-litt (« littérature de poulettes »), pas vraiment passionnant et plutôt répétitif dans les scènes qu’il évoque. C’est étrange parce que je ne me souviens pas avoir eu ce ressenti lorsque j’ai lu ce roman à sa sortie. Il faut dire que j’étais moi-même une jeunette étudiante et idéaliste. Ceci explique peut-être cela…

Ceci étant dit, si vous devez choisir entre le roman et le film sorti en 2006, je vous conseille ce dernier, beaucoup plus rythmé et dynamique, et qui met plus l’accent sur le coté humain d’Andrea et Miranda.

NB : Le Diable s’habille en Prada a une suite, Vengeance en Prada, dont on annonce l’adaptation au cinéma dans les prochaines années.

Le Diable s’habille en Prada – Lauren Weisberger – Editions Fleuve Noir – 2004