
Ariel et John, récemment mariés, sont à Lisbonne pour le week-end. Dès le premier matin, John disparaît. Ariel le cherche sans relâche, à l’hôtel, à l’hôpital, elle se rend au commissariat et à l’ambassade des États-Unis. Partout, on l’accueille avec réticence et suspicion. Il faut dire qu’Ariel n’a rien d’une fille fiable ; son récit est fluctuant et lacunaire. Et elle ne semble pas connaître si bien que ça ce mari beaucoup plus jeune qu’elle.
Or John a été kidnappé et, à la veille de la fête nationale américaine, les ravisseurs réclament une rançon de trois millions de dollars dont Ariel n’a pas le premier cent. À moins de solliciter celui qui…
Avis
Alors qu’Ariel et son mari sont en weekend à Lisbonne pour rencontrer un client de John, ce dernier disparaît. Au fil des pages, les minutes s’égrènent et Ariel s’inquiète de plus en plus de cette absence. Mais ni les autorités locales ni l’ambassade ne la prennent pas au sérieux lorsqu’elle signale la disparition de son mari. Il faut dire qu’ils forment un couple hors norme et qu’Ariel tait toute une série d’informations capitales, ce qui ne plaide pas en sa faveur.
De manière générale, ce roman se lit bien et nous emporte avec lui à travers les rues étroites de la capitale portugaise. Mais l’enquête sur la disparition de John est très régulièrement interrompue par des retours en arrière et le souvenir d’événements passés. Je trouve que ces passages passé/présent sont trop abruptes, sans qu’aucun élément n’indique que l’on change d’époque. En tant que lecteur, il nous faut donc toujours un petit temps pour resituer l’action en cours dans l’espace et dans le temps, ce qui rend la lecture compliquée. En plus, ces parenthèses nous font perdre le fil de l’enquête. A mon sens, on aurait pu gagner pas mal de pages en limitant ces retours en arrière au strict nécessaire et raccourcir ainsi le récit, qui semble d’autant plus long.
Deux nuits à Lisbonne est un roman qui m’a déstabilisé à plusieurs égards. D’une part parce que je ne m’attendais pas à ce que l’auteur traite de la cause féminine dans un roman policier, ce qui est plutôt rare. En effet, Chris Pavone défend la condition féminine, dénonce le patriarcat et les comportements déplacés que les femmes subissent dans la rue, la façon dont elles doivent s’adapter pour ne pas attirer l’attention, la violence verbale, parfois physique envers les femmes, leur parole mise en doute, etc.
L’enquête, elle, m’a semblée tirée par les cheveux et peu probable. Sans qu’on comprenne bien comment on en arrive là, la disparition de John devient une affaire d’Etat, qui prend des proportions phénoménales. L’ambassade américaine et la CIA sont impliquées en plus de la police locale qui craint un incident diplomatique, on imagine un coup monté politique orchestré par la Russie, avec l’implication de la Chine. Personnellement, j’avais quelques difficultés à y croire…
La chute, à laquelle je ne m’attendais pas, est par contre intéressante et révèle des secrets du passé à l’origine de traumatismes encore bien présents aujourd’hui.
Bref, un roman en demi-teinte.
Deux nuits à Lisbonne – Chris Pavone – Editions Gallimard – 2023
Les retours en arrière trop nombreux m’énervent, alors, je passe…
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