Les effacées – Bernard Minier

En Galice, un tueur kidnappe des femmes qui se lèvent tôt pour aller travailler. Des invisibles. Des effacées.
À Madrid, un autre assassin s’en prend à des milliardaires et laisse sur les murs de leurs résidences le message « Tuons les riches ».
Deux tueurs. Deux mondes. Et le spectre d’un embrasement général, d’une confrontation de classes inédite et explosive.
Les enjeux, qui se dévoilent peu à peu à Lucia Guerrero, enquêtrice de la Guardia civil, sont vertigineux.

Avis

La Galice est en émoi. Une troisième femme disparue est retrouvée morte, accompagnée de signes distinctifs qui la relient à deux victimes précédentes. La lieutenante Lucia Guerrero et le sergent Arias sont envoyés en renfort sur place pour faire accélérer l’enquête. D’autant qu’une autre femme vient d’être enlevée dans des circonstances identiques.

Mais Lucia est rappelée à Madrid pour superviser l’enquête sur le meurtre violent d’une des femmes les plus riches d’Espagne. Lucia est donc sur les deux fronts et nous suivons ses deux enquêtes en parallèle avec, comme elle, une inquiétude particulière pour ces travailleuses de l’ombre qui sont enlevées sur le chemin du travail. Cela pourrait être nous ou n’importe quelle femme de notre entourage.

Les protagonistes sont dotés d’une forte personnalité et ne s’en laisse pas conter. C’est le cas de Lucia qui se montre forte et instinctive, parfois tête brûlée, qui n’a pas peur de bousculer l’ordre établi et de s’attaquer aux plus grands souvent impunis, pour faire régner la justice. Et son tempérament explosif est plutôt bienvenu pour faire face à ce tueur qui s’attaque aux riches, qui prend plaisir à jouer au chat et à la souris avec la police et la nargue en se filmant et en diffusant les images sur Internet.

La lecture est agréable et fluide. Bernard Minier fait des références à l’enquête précédente, dont je n’avais gardé que quelques bribes en tête, mais ça n’est pas vraiment dérangeant si vous ne l’avez pas lu au préalable.

Dans un premier temps, les deux enquêtes piétinent pour s’accélérer tout à coup et nous emporter dans un tourbillon d’informations, d’interrogatoires, de courses contre la montre et de découvertes toutes plus horribles les unes que les autres. J’ai lu la deuxième moitié de ce roman quasiment d’une traite! Et le rebondissement de dernière minute est la cerise sur le gâteau.

Un roman angoissant dans lequel art et meurtres se côtoient. La fin reste ouverte, ce qui laisse penser qu’un troisième tome des aventure de Lucia est à prévoir, que je vais évidemment lire avec plaisir.