
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
Avis
Myriam et Paul Massé vivent avec leurs jeunes enfants Adam et Mila. Après avoir enchainé les grossesses, Myriam a mis sa carrière entre parenthèse pour s’occuper de ses enfants à temps plein, mais souhaite maintenant reprendre son travail d’avocate. La recherche d’une nounou les fait rencontrer Louise, qui semble parfaite.
Présente quasiment en permanence, Louise devient très vite indispensable pour que la mécanique familiale tourne sans l’intervention des parents. En plus de s’occuper des enfants, elle fait le ménage, reprise les vêtements, prépare le souper… Bref, la nounou parfaite. Mais Louise a parfois un comportent ambivalent : elle adore Adam et Mila et leur est dévouée mais elle est rigide et a des idées très arrêtées sur l’éducation des petits, ce qui conduit à des comportements parfois extrêmes, d’une violence latente qui mettent mal à l’aise.
Cela se manifeste par de petits éléments qui semblent anodins lorsqu’on les prend individuellement mais la répétition fait monter la tension continuellement et par petites touches. D’autant que Louise s’inquiète : Adam rentrera bientôt à l’école et Louise n’aura plus personne dont s’occuper. Alors, elle se met à fantasmer l’arrivée d’un bébé dans la famille, pour qu’elle continue de se sentir utile.
Dans ce roman, le malaise est omniprésent et se manifeste à différents niveaux. Outre le comportement de la nounou, le trouble apparaît aussi dans le chef de Myriam, que les rapports de domination et d’argent dérangent.
Chanson douce est un roman d’actualité, qui évoque notre société qui met la pression sur les familles concernant l’éducation des enfants et le travail des femmes, mais aussi les préjugés entre cultures et classes sociales différentes.
Un roman que l’on n’a pas envie de lâcher mais qui n’a pas été le coup de cœur auquel je m’attendais. Je pense que le choix de la narration y est pour beaucoup, et en particulier le fait que le premier chapitre évoque un drame violent avant de seulement dérouler le fil des événements. Pour moi, cette manière de raconter l’histoire a cassé tout suspense. Je pense que j’aurai été beaucoup plus choquée et marquée de découvrir le drame au fil de l’histoire plutôt que de cette manière. La fin m’a aussi profondément déçue, étant donné que le dernier chapitre ne clôture pas vraiment le roman.
L’auteure a reçu le Prix Goncourt 2016 pour ce roman. Mais, vous le savez si vous me suivez depuis longtemps, je suis rarement d’accord avec les prix littéraires.
Chanson douce a été adapté pour le grand écran en 2019 avec Karin Viard, Leïla Bekhti et Antoine Reinartz.
Chanson douce – Leïla Slimani – Editions Gallimard – 2016
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