L’éducation des papillons – Donato Carrisi

Grâce à sa détermination et son sang-froid, Serena, une redoutable femme d’affaires, va de réussite en réussite. Elle vit de manière opulente à Milan sous le règne de l’ordre et du contrôle. Mais lorsqu’elle tombe accidentellement enceinte d’Aurora, Serena doit endosser une responsabilité qu’elle n’avait jamais imaginée : celle de mère.
Six ans plus tard, dans une colonie de vacances nichée au cœur des montagnes suisses, un incendie ravageur menace la vie des douze petites pensionnaires. Les équipes de secours ont retrouvé toutes les enfants, mais il en manque une : Aurora. Aucune trace de son corps n’est trouvée dans les décombres.
Tandis que Serena cherche à faire son deuil, une personne anonyme la contacte et affirme que sa fille est toujours vivante. Pire encore, elle serait en danger… C’est alors que commence la plus grande mission de la vie de Serena : retrouver Aurora et la délivrer du mal.

Avis

Ces derniers temps, j’ai enchainé les lectures décevantes et les abandons. Dans ce cas, pour relancer la machine, un Donato Carrisi est toujours une bonne idée, vous ne trouvez pas?

L’éducation des papillons repose entièrement sur le personnage de Serena, que j’ai beaucoup de mal à cerner. Dès le départ, elle est présentée comme égocentrique, froide et détachée, uniquement intéressée par l’argent, le luxe et le contrôle sur son corps. Aucune sensibilité ni empathie n’habite cette femme. Courtière dans une banque d’affaires, elle cultive son surnom de « requin blond » et n’imagine pas une seconde endosser le rôle de mère.

A l’arrivée d’Aurora, cet enfant non-désirée, aucun instinct maternel ne se manifeste et elle ne fait preuve d’aucune affection ou geste de tendresse pour sa fille. A ce stade, c’est déjà impressionnant que la fillette ne développe pas des comportements problématiques…

Après l’incendie du chalet suisse et la disparition d’Aurora, Serena se résigne rapidement, se contente des informations fournies par les autorités, ne cherche pas sa fille contrairement à ce que tout parent aurait fait dans ces circonstances, vide même l’appartement de tout trace de sa fille et reprend sa vie comme si la petite n’avait jamais existé. Autant vous dire que j’étais choquée par cette froideur.

Les choses commencent cependant à se fissurer lorsqu’elle cache sa consommation importante d’un cocktail de son invention à base de vodka et de psychotropes. Et puis, un an après le drame, alors qu’une cérémonie du souvenir est organisée, sa vie en apparence bien rangée vole en éclat et elle prend conscience qu’elle est affectée par l’absence d’Aurora.

A partir de ce moment, son comportement change durablement. Investie d’une mission, elle se rend sur le lieu de l’incendie, remet en question la conclusion des pompiers, interroge les protagonistes encore sur place et mène son enquête contre l’avis de la police, persuadée que sa fille est vivante. Une autre Serena apparaît sous nos yeux, qui met toute sa ténacité dans la recherche de son enfant. Je dois dire que ce changement de comportement radical me laisse perplexe.

J’ai pas mal buté sur le personnage de Serena qui ne me parait pas ultra crédible. Mais, à côté de cela, il faut bien dire que Donato Carrisi excelle dans l’art d’entretenir le mystère, surtout lorsqu’il nous fait le récit d’Aurora sur ces vacances et la nuit de l’incendie. Alors, notre esprit tourne à plein régime, on se pose des questions, on fait des hypothèses, on essaie de comprendre les sous-entendus, d’imaginer les scénarios possibles. C’est ma partie préférée dans un roman policier.

Finalement, L’éducation des papillons est un thriller psychologique loin des histoires haletantes et trash auxquelles il nous a habitué avec ses précédents romans. Celui-ci se traine un peu trop à mon goût et je trouve qu’il lui manque une bonne dose de suspense et d’adrénaline. C’est pourquoi je lui mets une petite moyenne de 3 étoiles.

Vous avez déjà lu cet auteur italien? Lequel de ses romans préférez-vous?

L’éducation des papillons – Donato Carrisi – Editions Calmann-Lévy – 2024