
Le corps d’une jeune femme est retrouvé en Lozère, elle a fait l’objet d’une chasse à l’homme…
Pour le capitaine Merlot, d’Interpol, les conclusions médico-légales placent cette victime dans une longue série. Les gendarmes nîmois vont alors apprendre à leur grande stupéfaction, qu’Interpol tente depuis vingt-cinq ans de démanteler un réseau de trafic d’êtres humains.
Louis Barthes, notaire à la retraite, est à la recherche de sa soeur jumelle dont il ignorait l’existence. Ses démarches vont a peu à peu le faire remonter jusqu’à une poignée d’orphelins juifs dont la fuite vers l’Espagne s’est arrêtée dans les Pyrénées…
Bruno, adolescent de 13 ans, passe des vacances dans les Pyrénées quand il tombe dans un dangereux torrent et est emporté par les flots. Il parvient miraculeusement à s’extirper des eaux tumultueuses, et cherchant de l’aide, découvre une communauté vivant hors temps et hors réalité dirigée par une grande prêtresse qui se fait appeler Virinaë.
Avis
Ce roman évolue sur trois plans différents, qui vont se rejoindre.
D’une part, Louis Barthes, notaire à la retraite, fait du rangement dans les affaires de son père décédé et découvre son propre acte de décès survenu trois jours après sa naissance, en 1942. Evidemment, en un instant toute sa vie est remise en question. Il entame alors une enquête qui met au jour un secret de famille, celui de sa propre naissance, qui va l’emmener de la rafle du Vélodrome d’Hiver à un ancien pénitencier pour enfants dans les Pyrénées.
Par ailleurs, la police enquête sur la mort par balle d’une jeune femme non identifiée, après ce qui ressemble à une chasse à l’homme. Rapidement, un trafic d’êtres humains est identifié, qui s’étend sur plusieurs pays et sévit depuis de nombreuses années, faisant intervenir Interpol.
Enfin, nous suivons Atrimen et son amie Elicen, qui vivent dans une communauté autosuffisante au cœur des Pyrénées. Le cheptel, dirigé par la Grande Prêtresse Virinaë, est en réalité un élevage d’êtres humains.
Dans ce roman, on côtoie des déviants de toutes sortes et la thématique de l’esclavagisme humain fait froid dans le dos. Les hommes, femmes et enfants y sont considérés comme une marchandise que l’on commande sur le Darkweb et qu’on se fait livrer, pour les soumettre à tous les vices possibles. Le cheptel lève le voile sur un versant méconnu et inquiétant de la société, celui où les plus nantis peuvent acheter un humain pour en faire un esclave ou un jouet.
Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages mais j’ai trouvé que les personnalités de chacun étaient bien rendues. En particulier, celle de la Grande Prêtresse, qui mène une double vie et comble ses blessures d’enfance par la vengeance et une extrême cruauté.
J’ai trouvé que le roman était un peu trop long (plus de 700 pages). Evidemment, je comprends l’auteure qui met en avant une région magnifique qu’elle connaît bien mais certains descriptifs ou détails insignifiants pour l’enquête ne sont peut-être pas nécessaires.
Au-delà de ces considérations, Le cheptel est un roman addictif, qui avance vite et au suspense bien maitrisé. La tension des dernières pages est saisissante, je me suis même surprise à être cramponnée à ma liseuse, tenue en haleine par le dénouement proche.
L’enquête est particulièrement complexe, faisant intervenir à peu près tous les corps de police et de gendarmerie, les éléments à prendre en compte sont nombreux et partent dans tous les sens mais l’auteure donne une place à chaque élément révélé par l’enquête. Aucun n’est oublié en cours de route et pour ça, je lui tire mon chapeau!
Le cheptel m’a permis de découvrir Céline Denjean et me donne très envie de reprendre la série Eloïse Bouquet depuis le début.
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Le cheptel – Céline Denjean – Hachette Livre – 2018
Du même auteur
Série Eloïse Bouquet
- La fille de Kali
- Le cheptel
- Double amnésie
J’ai lu « La fille de Kali » mais j’avoue que la taille des bouquins me freine toujours, et le cheptel est un sacré pavé !
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Oui, c’est vrai que les romans de Céline Denjean sont épais et je suis comme toi, parfois le nombre de pages me freine… En même temps, j’ai l’impression que les pavés deviennent la norme en littérature.
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