La goûteuse d’Hitler – Rosella Postorino

Note : 2 sur 5.

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa. Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire. Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.

Avis

Voilà un roman que j’ai littéralement subi. Pourtant la quatrième de couverture donnait envie.

J’aime beaucoup les romans inspirés de faits réels liés à la Seconde Guerre mondiale et je m’attendais à découvrir ce qu’avaient vécu ces Allemandes choisies pour devenir les goûteuses du Führer. Or, n’ayant pu s’entretenir avec la dernière goûteuse connue, l’auteure a choisi d’imaginer ce que pouvait être leur vie. Résultat: un roman sans réel fondement historique.

Dans cette période de disette et de rationnement alimentaire, les goûteuses savourent leur chance de manger trois repas par jour, cuisinés par l’excellent Krümer. Mais la contrepartie est terrifiante puisque chaque bouchée peut être mortelle. Or, si elles se rendent à la caserne tous les jours avec la boule au ventre, je n’ai pas ressenti leurs émotions entre colère, abattement et peur constante.

Au sein des goûteuses, la méfiance est de mise et des clans se créent. Par l’intermédiaire de Rosa, la narratrice, nous découvrons le quotidien de ces femmes. Malheureusement, là aussi, les personnages sont présentés de façon superficielle, peu développés alors qu’elles sont au cœur du roman. En tous cas, je n’ai réussi à m’attacher à aucune d’elle.

La goûteuse d’Hitler est un huis clos plutôt répétitif et brouillon. D’une part, on assiste à une succession de scènes presque identiques tandis que, d’autre part, l’auteure passe d’une idée à l’autre sans transition, au fil des pensées de Rosa.

En fait, le cœur du roman est cette attirance inconvenante entre Rosa et le lieutenant Ziegler, un SS. En journée, il ne lui adresse pas la parole exerçant son autorité dans la caserne comme un tyran alors qu’à la nuit tombée, il vient la rejoindre dans la grange. Entre la peur constante de mourir empoisonnée, l’absence de son mari parti au front et son désir inassouvi, elle s’abandonne aux bras de cet homme dont elle exècre pourtant les valeurs. Une romance qui n’a rien de transcendant et qui m’a profondément ennuyée.

La goûteuse d’Hitler a été adapté au cinéma, sous le titre The Tasters, en 2025.


La goûteuse d’Hitler – Rosella Postorino – Editions Albin Michel – 2019

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