
« Il existe des êtres qui ne subissent pas la loi de l’évolution. Ce sont les légumes cliniques », ou des tubes par où circule seule la nourriture. Ces tubes ne sont pas pour autant sans cervelle puisqu’il arrive que celle-ci, suite à un « accident fatal », se réveille soudain, et déclenche la vie. C’est exactement ce qu’a vécu la (très) jeune narratrice de « Métaphysique des tubes » durant les deux premières années de sa vie qui furent muettes, immobiles, végétatives, bref divines. Au sens propre, car ce singulier bébé n’ignore pas qu’il est Dieu lui-même, méditant sur ce monde qu’il hésite à rejoindre.
Avis
Métaphysique des tubes fait partie de ces romans que j’ai lu il y a très longtemps, bien avant d’avoir ce blog, et que je n’avais jamais chroniqué. C’est après avoir vu l’anime inspiré du roman (sorti pendant l’été 2025) que j’ai eu envie de relire ce roman devenu un classique de la bibliographie de l’auteure belge Amélie Nothomb.
Malheureusement, mon ressenti n’a guère changé depuis ma première lecture. A mon avis, je dois être trop « premier degré » pour pouvoir apprécier un tel récit pseudo philosophique et totalement improbable.
Métaphysique des tubes est un monologue intérieur mené par Amélie Nothomb elle-même alors qu’elle n’est qu’un bébé. Mutique et apathique, l’enfant se considère comme Dieu et se compare à un tube qui ingurgite de la manière et qui l’expulse ensuite. Ce n’est qu’à l’âge de 2 ans 1/2 qu’elle commence à parler, après avoir ressenti une sorte de choc provoqué par le goût du chocolat blanc, apporté par sa grand-mère belge.
A travers ce roman, Amélie Nothomb nous emporte dans le Japon de son enfance (son père, diplomate belge, a été en poste au Japon pendant plusieurs années et Amélie y est née). Elle met à l’honneur la beauté de la nature, les jardins luxuriants, la proximité des montagnes et l’insouciance de l’enfance. Il s’agit d’une autobiographie romancée de ses premières années de vie au Japon, et dans tous les cas, d’une réécriture de son enfance. On peut donc légitimement s’interroger sur ce qui relève des souvenirs et de l’imagination de l’auteure.
Le traitement qui est fait de cette histoire est assez original. L’enfant est la seule narratrice du récit, ses parents, son frère et sa sœur ainés n’étant que des ombres en arrière-plan tandis que Nishio-san, la gouvernante, est elle omniprésente. Mais ce qui interpelle le plus est la pensée particulièrement élaborée de ce petit bout de 3 ans, qui évoque l’importance de vivre le moment présent, l’attachement à son entourage, la mort aussi puisque la petite Amélie tente de se suicider par noyade. Tout cela, au lieu de rendre l’enfant attachante et sympathique, nous la fait percevoir comme bizarre et détachée.
Un court roman pour une histoire qui n’est pas particulièrement intéressante ni prenante.
Métaphysique des tubes a été adapté au cinéma sous la forme d’un anime en 2025.
Métaphysique des tubes – Amélie Nothomb – Editions Albin Michel – 2000
Beaucoup l’adorent, mais de mon côté, je cale sur le style…
J’aimeAimé par 1 personne
Elle a effectivement un style particulier auquel il faut accrocher. Perso, j’avais beaucoup aimé Acide sulfurique: une émission tv de type téléréalité qui recrée les conditions d’un camp de concentration, où le public doit choisir qui sera le prochain à mourir. Un roman sorti en 2005 mais encore d’actualité
J’aimeJ’aime
J’ai lu quelque chose comme 5 romans d’Amélie et je n’en ai aimé aucun. Pas encore lu celui-ci, je pense.
J’aimeAimé par 1 personne
Je comprends, moi-même je ne suis pas une grande fan d’Amélie Nothomb. Ici, c’est vraiment l’adaptation du roman, vue au Plaza, qui m’a incitée à lire le roman.
J’aimeJ’aime