Ecriture : Mémoires d’un métier – Stephen King

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Quand Stephen King se décide à écrire sur son métier et sur sa vie, un brutal accident de la route met en péril l’un et l’autre. Durant sa convalescence, le romancier découvre les liens toujours plus forts entre l’écriture et la vie.
Résultat: ce livre hors norme et génial, tout à la fois essai sur la création littéraire et récit autobiographique.

Avis

Dans cet essai très intéressant, celui que l’on surnomme « Le Maître de l’horreur » nous parle boutique.

La première partie revient sur l’enfance chaotique de Stephen King. Petit garçon turbulent, il ne rate pas une occasion de faire les quatre cents coups avec son grand frère Dave. Et on imagine sans peine l’enfant qu’il était, baigné d’un imaginaire déjà très riche.

Personnellement, j’ai été particulièrement intéressée par son parcours d’écrivain. A travers cet essai, Stephen King dresse un portrait de l’Amérique des années 50 et 60, dans les petits villages pauvres. C’était une autre époque où les jeunes auteurs vendaient leurs histoires à des magazines, avant d’être repérés par des agents. Revues qui, à ma connaissance, n’existent plus vraiment.

Comme bon nombre d’artistes connus, avant d’être le grand écrivain que l’on connait, Stephen King a vécu de petits boulots qui permettaient tout juste de payer les factures. Ses nouvelles lui rapportaient un peu d’argent de temps en temps, juste de quoi offrir une bouffée d’air frais à la famille King, toujours sur le fil.

L’auteur nous montre l’envers du décor sans masquer les débuts difficiles et sa ténacité, qui a mené à Carrie, et, enfin, à la reconnaissance du public. Par là, il montre que l’on ne naît pas écrivain mais qu’on le devient à force de travail et d’acharnement.

De Stephen King, je ne connais que les romans et, grâce à ce livre, j’ai découvert l’homme. Grand amateur de science-fiction, il a toujours baigné dans ces mondes futuristes et ces univers parallèles, ce qui permet de mieux comprendre d’où lui vient cette imagination fertile. Mais j’ai aussi découvert un homme dépendant à l’alcool et à la drogue, ce que j’ignorais totalement.

L’auteur américain s’adresse directement au lecteur, dans un ton direct et plein d’humour.

Il donne des recommandations très pratiques et concrètes qui pourraient inspirer plus d’un écrivain en herbe et insiste notamment sur l’importance du vocabulaire, de la grammaire et du choix des mots employés. Conformément à sa propre manière d’écrire, il prône le style direct et suggère d’éviter les descriptions à rallonge qui perdent le lecteur et cassent le rythme.

Selon lui, tout candidat écrivain doit lire les autres en quantité, pour apprendre les bonnes et mauvaises pratiques. Il nous donne d’ailleurs pas mal d’exemples concrets de romans qu’il a aimés, adorés ou détestés et qui lui ont permis de s’améliorer.

« N’y allons pas par quatre chemins: si vous n’avez pas le temps de lire, vous n’avez pas celui d’écrire, ni les instruments pour le faire. C’est aussi simple que ça. »

C’est vraiment intéressant de découvrir comment lui est venue l’inspiration de ces romans, quelle était l’idée d’origine puis comment l’histoire a pris une autre tournure. Il nous délivre aussi quelques exclusivités comme, par exemple, la chute qui était initialement prévue pour son roman Misery et qui a finalement été modifiée.

Il fait sans cesse le lien entre le déroulement de sa vie et l’écriture, qui l’a sauvé d’un mauvais pas, à un moment de son existence.

« L’écriture n’est pas la vie, mais je crois qu’elle peut être

parfois le moyen de revenir à la vie. »

Autre élément important, le soutien d’un tiers dans le travail de l’écrivain. Et il est clair que si son épouse Tabitha, sa première lectrice, ne l’avait pas soutenu à ce point, même quand les finances étaient au plus bas, Stephen King n’y serait peut-être pas arrivé. Ce livre est aussi un beau message d’amour envers son double féminin.

Cet essai est vraiment intéressant parce qu’on a l’impression d’être assis à coté du grand Stephen King pendant la rédaction de son roman. Il prend sans cesse ses propres romans en exemple, ce qui nous permet de mieux comprendre le processus de création. Et, évidemment, son style inimitable nous donne l’impression de voir un film tant il décrit bien les décors et les mœurs de l’époque.


Ecriture : Mémoires d’un métier – Stephen King – Editions Albin Michel – 2001

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2 commentaires sur “Ecriture : Mémoires d’un métier – Stephen King

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  1. J’avais ce livre dans ma pile à lire, et j’ai finalement décidé de le mettre dans une boîte à livres, l’ayant laissé traîner longuement… Cependant, avec ta chronique, je me dis qu’il pourrait être passionnant d’y revenir un jour, lorsque ladite pile à lire aura baissé !

    Merci pour ton avis !

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