Kérozène – Adeline Dieudonné

Note : 2.5 sur 5.

Une station-service, une nuit d’été, dans les Ardennes.
Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d’un cheval et d’un macchabée. Juliette, la caissière, et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Chelly, prof de pole dance, Joseph, représentant en acariens… Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer. Chacun d’eux va devenir le héros d’une histoire, entre elles vont se tisser parfois des liens.

Avis

Adeline Dieudonné est LE phénomène littéraire belge de ces dernières années, qui s’est imposée avec son premier roman La vraie vie. C’est avec une guerre de retard (pour changer) que je fais donc connaissance avec cette plume plébiscitée par tous, mais en commençant par son deuxième opus Kérozène.

J’ai d’abord été étonnée par la structure du récit, différente de ce que l’on peut lire habituellement. Souvent, l’auteur décrit la situation globale pour, ensuite, détailler comment on en arrive là, en se concentrant sur les différents personnages. Ici, l’approche est totalement différente puisque chaque personnage a droit à son chapitre de gloire, où il nous raconte sa vie et les événements qui l’ont amené là. Mais le lien entre eux ne s’établit qu’à la toute fin du roman.

Cette narration m’a posé question tout au long de ma lecture parce que ces chapitres consacrés aux personnages peuvent se lire comme des nouvelles. Constituant de véritables petites histoires, ils se suffisent à eux-mêmes et on aurait même envie qu’ils se poursuivent pour garder encore un peu ce contact avec les personnages.

J’ai beaucoup aimé la variété des personnages, hauts en couleur, très bien rendus, avec à chaque fois une personnalité singulière. On a par exemple: Chelly l’influenceuse fitness qui se promène avec le cadavre de son mari dans le coffre, Victoire qui déteste les dauphins, Loïc le dépanneur de nuit qui espère tirer son coup sur un malentendu, la vieille Monica qui prend plaisir à embêter son monde, le drôle de couple formé par Gigi et Pupute, la famille de gynécologues qui impose un examen à la belle-fille, etc.

On sourit de temps en temps face à tant d’excentricités mais, pour ma part, le sentiment général qui domine est le malaise et, parfois même, le dégoût face à des propos et des scènes particulièrement crus. Dans Kérozène, Adeline Dieudonné manie un humour noir qui ne me touche pas vraiment. C’est typiquement le genre d’écriture que l’on aime ou pas.

Tout au long du livre, on se demande ce qui va rassembler Chelly, Julie, Loïc, Monica et les autres, quand et pourquoi leurs vies diamétralement opposées vont se percuter. Et quelle déception en lisant la fin! Il n’y a pas vraiment de chute. J’ai juste l’impression que l’on a mis côte à côte des nouvelles sans lien entre elles et qu’on leur a trouvé un point commun totalement artificiel. Malheureusement, ça n’est pas suffisant pour faire un roman.

Kérozène est inclassable, m’a posé question à plus d’un titre, mais on est très loin du coup de cœur. Ca n’empêche que je lirai tout de même La vraie vie par curiosité, mais l’enthousiasme de la découverte est un peu moins présent.

Vous avez lu Kérozène? Qu’en avez-vous pensé? Je suis curieuse de connaitre votre opinion.


Kérozène – Adeline Dieudonné – L’Iconoclaste – 2021

Du même auteur

4 commentaires sur “Kérozène – Adeline Dieudonné

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑