La dame d’argile – Christiana Moreau

Note : 3 sur 5.

Sabrina, restauratrice au musée des Beaux-Arts de Bruxelles, sort d’une rupture amoureuse et vient de perdre sa grand-mère Angela. Dans la maison qu’elle a vidée de ses effets personnels, la jeune femme a découvert une magnifique sculpture en argile représentant un buste de femme, signée de la main de Costanza Marsiato. Le modèle n’est autre que Simonetta Vespucci, qui a illuminé le Quattrocento italien de sa grande beauté et inspiré les artistes les plus renommés de l’époque.
Qui était cette mystérieuse Costanza ? Comment Angela, italienne d’origine modeste, a-t-elle pu être en possession d’une telle œuvre ?
Sabrina décide de partir à Florence pour en savoir plus. Une quête qui est aussi celle de ses origines, sur la terre de ses ancêtres.

Avis

Christiana Moreau est une auteure belge que j’apprécie beaucoup, qui allie fiction et éléments historiques, tout en donnant une grande place à ses personnages et à leurs histoires personnelles.

Dans ce roman, les femmes sont mises à l’honneur à travers leur combat pour plus d’égalité à une époque où elles devaient suivre leur mari ou les mœurs de l’époque quelles que soient leurs convictions.

Il y a Angela qui arrive tout droit de sa Toscane natale dans la période d’après-guerre, pour rejoindre son mari en Belgique. Par le biais des accords « homme-charbon », le plat pays voit arriver 50 000 Italiens venus travailler dans les mines pour échapper à la pauvreté. Elle découvre avec horreur les camps de prisonniers allemands devenus baraquements de fortune pour les immigrés et leurs familles, tout comme le travail difficile dans les mines et les conditions de vie précaires.

Ensuite, vient Sabrina, la petite fille d’Angela qui, à la mort de sa nonna, hérite d’un buste de la Renaissance. Elle s’interroge sur sa provenance, ce qui l’amène dans la magnifique ville de Florence. Commence alors une déambulation dans les rues florentines et la découverte de leurs trésors artistiques.

Enfin, vient Costanza, la céramiste qui a fabriqué ce buste. Contrainte de se déguiser en homme pour pouvoir exercer son art, elle travaille pourtant auprès des plus grands. Avec elle, nous nous plongeons dans la Florence des Medicis et auprès de Simonetta Vespucci, célèbre muse de Sandro Botticelli.

Chacune de ces époques est portée par un personnage féminin, qui lui donne un visage humain auquel s’attacher. Et nous suivons chaque femme dans son périple personnel, en relation avec la statuette de la Simonetta. Personnellement, je me suis sentie plus proche de Sabrina. Comme moi, elle incarne la 3e génération issue de l’immigration italienne, née en Belgique mais attachée à ses racines et à sa culture d’origine.

J’ai aussi été fortement touchée par le quotidien d’Angela et de son mari. La vie de mineur était loin d’être facile et nous prenons conscience des sacrifices endurés par nos grands-parents, dans l’espoir d’une vie meilleure.

Une histoire touchante, entre mines de charbon et œuvres d’art grandioses. Et même si certaines descriptions historiques m’ont semblées un peu longues, je me suis laissée emportée par l’écriture de Christiana Moreau entre passé et présent, Italie et Belgique.


La dame d’argile – Christiana Moreau – Editions Préludes – 2021

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