C’est décidé : Luther et Nora Krank ne fêteront pas Noël cette année. Leur fille Blair vient tout juste de quitter la maison, alors pourquoi ne pas s’offrir un peu de bon temps ?
Finies la cohue et les courses effrénées la veille du réveillon. Terminés la dinde et le sapin. Sans oublier les sempiternelles guirlandes et l’odieux bonhomme de neige synthétique !
Le couple n’a plus qu’une idée en tête : économiser pour faire une luxueuse croisière à bord du Princesse des Îles, direction les Caraïbes et les plages de sable fin.
Seul problème : les voisins qui, dans leur élan de solidarité «pro-Noël», ne tardent pas à organiser la résistance et transforment ce doux rêve en authentique cauchemar…
Avis
Honte à moi qui n’ai encore jamais chroniqué John Grisham sur ce blog…
Avocat, il est l’auteur de romans cultissimes comme La firme, L’affaire Pélican, Le dernier juré et bien d’autres qu’il serait temps que je lise (n’hésitez pas à m’indiquer en commentaires par lequel commencer ) et qui se situent dans le milieu judiciaire.
J’étais donc assez étonnée de découvrir l’existence de ce roman, très éloigné de l’image que je me faisais de John Grisham. Et on sent bien que l’auteur américain s’est amusé! En tous cas, personnellement, j’avais l’impression de voir un film de Noël tellement ce roman est visuel, humoristique et léger.
Etant donné que leur seul enfant, Blair, part en mission humanitaire d’un an au Pérou, Nora et Luther décident de prendre du bon temps. Ils vont s’offrir une croisière de rêve aux Antilles. Départ prévu le 25 décembre. Pour la première fois, ils vont donc faire l’impasse sur le réveillon de Noël et économiser cet argent pour leur voyage.
Fini les courses de dernière minute, la corvée des cartes de Noël et l’achat de calendriers moches, pas de sapin à décorer ni d’engueulades au sujet du menu ou de l’emplacement des décorations!
Si Nora et Luther sont plutôt contents de leur idée, ils doivent faire face à leur entourage qui ne comprend pas cette décision. Et finalement, à travers ce roman, John Grisham dénonce la pression sociale et les obligations qui entourent Noël. Face à cette injonction à faire la fête et à être heureux, la décision du couple devient presque un acte militant, tant la norme établie est forte.
Alors que cette décision est individuelle, on a l’impression que tout le village se sent concerné, jusqu’au journal local, que personne ne valide cette décision (ou alors du bout des lèvres) et que tous ont leur mot à dire. Les voisins sont particulièrement intransigeants et transforment cette absence de réveillon en une tragédie nationale. Et, en tant que lecteur, on sourit de voir les proportions incroyables que prend cette situation.
Ce roman est l’occasion de découvrir les pratiques outre-Atlantique comme celle de décorer la rue de guirlandes lumineuses pour participer à des concours ou d’inviter un maximum de personnes (même celles que l’on n’apprécie pas) pour se faire bien voir. Dans ce contexte, chacun s’envie et s’épie mais, au fond, quand la situation l’exige, la solidarité se met en place.
Une chouette de lecture de Noël qui fait sourire.
Pas de Noël cette année – John Grisham – Editions Robert Laffont – 2002
Carnet de lecture 
Laisser un commentaire