Deux jeunes femmes, deux destins. D’un côté, Emmy, une jeune femme dépressive, fragilisée par les aléas de la vie et, de l’autre, sa voisine, Léna, une battante sûre d’elle qui va vite tenir la première sous son emprise et lui proposer un pacte singulier. Au fil des mois et de cette amitié atypique, un pacte venimeux et addictif s’articule autour de leur longue descente aux Enfers…
Avis
Séparée d’Etienne et éloignée de ses deux enfants Maxime et Clara, Emmy est au bout du rouleau, engluée dans une profonde dépression dont elle n’arrive pas à sortir. Elle fait la connaissance de Léna, qui vit dans le même immeuble avec son compagnon Magnus. Et, sous prétexte d’aider Emmy à remonter la pente, Léna s’impose petit à petit dans son quotidien, nouant une étrange relation avec la jeune femme.
Le personnage de Léna est au cœur de ce roman: égocentrique, jalouse et psychorigide, elle contrôle son environnement et son entourage à l’excès, ne tolérant aucune initiative personnelle de la part de son petit ami ou d’Emmy. Souffrant de ce qui s’apparente à un trouble dissociatif de l’identité qu’elle refuse de traiter, elle se laisse envahir par sa deuxième personnalité, son double obscur, effrayant et violent. Laissant croire à Emmy qu’elle va l’aider à reprendre sa vie en main, Léna s’avère en réalité malveillante, mettant en place une relation de pouvoir et de domination avec tous ceux qui l’entourent.
La temporalité du roman est parfois difficile à suivre dans la mesure où Patricia Hespel utilise sans cesse des indications du type « 5 mois plus tôt « , « 3 mois plus tard »… Personnellement, j’étais totalement déboussolée, mais c’est peut-être l’objectif poursuivi…
Le point positif est que les nombreux retours en arrière nous permettent de connaître les débuts de l’étrange couple formé par Léna et Magnus ainsi que l’enfance de la jeune femme, et de mieux comprendre l’origine de son comportement actuel.
La fille derrière la porte est le roman d’une vengeance et d’une machination bien orchestrée mais plutôt invraisemblable, dont le final est difficile à croire. Une histoire qui se laisse lire, un peu trop lente et longue à mon goût, dont le suspens n’est pas insoutenable et qui ne m’a pas fait vibrer.
La fille derrière la porte – Patricia Hespel – Editions Les Nouveaux Auteurs – 2017
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