Quand un fils nous est donné – Donna Leon

Note : 3 sur 5.

Le commissaire Brunetti n’aime pas mêler travail et famille, alors quand son beau-père le comte Falier lui demande une faveur, il est bien tracassé. Un de ses meilleurs amis, Gonzalo Rodríguez de Tejeda, a l’intention d’adopter son jeune amant, afin de lui léguer son immense fortune le jour venu. Méfiant, le comte exhorte son gendre peu motivé à mener l’enquête sur le jeune homme.
C’est alors que Gonzalo s’écroule raide mort dans la rue. Peu de temps après, une de ses amies, tout juste arrivée à Venise pour lui rendre hommage, est retrouvée étranglée dans sa chambre d’hôtel. Désormais forcé de prendre l’affaire en main, Brunetti va démêler les fils de la vie mystérieuse de Gonzalo, dévoilant ainsi des secrets de famille qui risquent fort de causer plus de mal que de bien.

Avis

Je poursuis mon challenge de l’été avec le 28e roman de Donna Leon consacré au Commissaire Brunetti.

Pour la première fois à ma connaissance (mais je n’ai pas encore lu toute l’œuvre de l’auteure américaine…), l’homosexualité est au cœur du roman. Le sujet est abordé avec beaucoup de respect et de bienveillance, personne n’émettant de jugement sur l’orientation sexuelle de Gonzalo. Pourtant, cela me semble un trop lisse pour être vrai, quand on sait que l’Italie est très imprégnée par la religion catholique, plutôt conservatrice et marquée par la montée des partis d’extrême droite.

A travers ce roman, le lecteur entre dans la haute société vénitienne et s’invite à la table des familles fortunées, dans ces diners fastueux où les accords se nouent et les ragots se propagent. On découvre aussi le système italien en matière de succession, l’héritage étant réparti selon des règles strictes. Système que souhaite contourner Gonzalo en adoptant un homme adulte, qui deviendrait son légataire universel, au détriment de ses frères et sœurs, et hériterait ainsi d’œuvres d’art de grande valeur. De quoi attiser les convoitises…

Comme toujours dans ces romans, le rythme est lent mais constant, Brunetti prenant le temps de rentrer pour diner à la maison le midi, de prendre un café avec un vieil ami ou de s’entretenir de la situation familiale d’un serveur de sa connaissance alors qu’il est en service. Il faut dire que la situation semble plutôt calme à la questure, où aucune affaire urgente ne requiert sa présence.

De même, on ressent toute l’importance de la famille dans l’équilibre de Brunetti ainsi que du couple qu’il forme avec Paola, n’hésitant pas à échanger ses points de vue sur la famille et l’héritage financier et moral que l’on transmet, à la table du dîner.

On sourit aussi face à un Brunetti pour qui l’outil informatique est un mystère et qui se sent désœuvré sans la signora Elettra, véritable experte en recherche d’informations. Ou encore quand il marche sur des œufs quand il s’adresse au vice-questeur Patta, ce qui donne lieu à des échanges amusants.

Pas un coup de cœur mais une lecture bien sympathique et une série à poursuivre.


Quand un fils nous est donné – Donna Leon – Editions Calmann-Lévy – 2020

Du même auteur

Série Commissaire Brunetti
  1. Mort à La Fenice
  2. Mort en terre étrangère
  3. Un vénitien anonyme
  4. Le prix de la chair
  5. Entre deux eaux
  6. Péchés mortels
  7. Noblesse oblige
  8. L’Affaire Paola
  9. Des amis haut placés
  10. Mortes-eaux
  11. Une question d’honneur
  12. Le meilleur de nos fils
  13. Dissimulation de preuves
  14. De sang et d’ébène
  15. Requiem pour une cité de verre
  16. Le cantique des innocents
  17. La petite fille de ses rêves
  18. La femme au masque de chair
  19. Brunetti et le mauvais augure
  20. Deux veuves pour un testament
  21. L’inconnu du Grand Canal
  22. Le garçon qui ne parlait pas
  23. Brunetti entre les lignes
  24. Brunetti en trois actes
  25. Minuit sur le canal San Boldo
  26. Les disparus de la lagune
  27. La tentation du pardon
  28. Quand un fils nous est donné
  29. En eaux dangereuses
  30. Les masques éphémères

2 commentaires sur “Quand un fils nous est donné – Donna Leon

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    1. Un personnage principal identique depuis plus de 30 tome, la ville de Venise en arrière-plan et des romans policiers agréables à lire mais qui ne révolutionnent pas le genre. Petite lecture estivale bien sympathique. A tenter au moins une fois 😉

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