Le commissaire Brunetti n’aime pas mêler travail et famille, alors quand son beau-père le comte Falier lui demande une faveur, il est bien tracassé. Un de ses meilleurs amis, Gonzalo Rodríguez de Tejeda, a l’intention d’adopter son jeune amant, afin de lui léguer son immense fortune le jour venu. Méfiant, le comte exhorte son gendre peu motivé à mener l’enquête sur le jeune homme.
C’est alors que Gonzalo s’écroule raide mort dans la rue. Peu de temps après, une de ses amies, tout juste arrivée à Venise pour lui rendre hommage, est retrouvée étranglée dans sa chambre d’hôtel. Désormais forcé de prendre l’affaire en main, Brunetti va démêler les fils de la vie mystérieuse de Gonzalo, dévoilant ainsi des secrets de famille qui risquent fort de causer plus de mal que de bien.
Avis
Je poursuis mon challenge de l’été avec le 28e roman de Donna Leon consacré au Commissaire Brunetti.
Pour la première fois à ma connaissance (mais je n’ai pas encore lu toute l’œuvre de l’auteure américaine…), l’homosexualité est au cœur du roman. Le sujet est abordé avec beaucoup de respect et de bienveillance, personne n’émettant de jugement sur l’orientation sexuelle de Gonzalo. Pourtant, cela me semble un trop lisse pour être vrai, quand on sait que l’Italie est très imprégnée par la religion catholique, plutôt conservatrice et marquée par la montée des partis d’extrême droite.
A travers ce roman, le lecteur entre dans la haute société vénitienne et s’invite à la table des familles fortunées, dans ces diners fastueux où les accords se nouent et les ragots se propagent. On découvre aussi le système italien en matière de succession, l’héritage étant réparti selon des règles strictes. Système que souhaite contourner Gonzalo en adoptant un homme adulte, qui deviendrait son légataire universel, au détriment de ses frères et sœurs, et hériterait ainsi d’œuvres d’art de grande valeur. De quoi attiser les convoitises…
Comme toujours dans ces romans, le rythme est lent mais constant, Brunetti prenant le temps de rentrer pour diner à la maison le midi, de prendre un café avec un vieil ami ou de s’entretenir de la situation familiale d’un serveur de sa connaissance alors qu’il est en service. Il faut dire que la situation semble plutôt calme à la questure, où aucune affaire urgente ne requiert sa présence.
De même, on ressent toute l’importance de la famille dans l’équilibre de Brunetti ainsi que du couple qu’il forme avec Paola, n’hésitant pas à échanger ses points de vue sur la famille et l’héritage financier et moral que l’on transmet, à la table du dîner.
On sourit aussi face à un Brunetti pour qui l’outil informatique est un mystère et qui se sent désœuvré sans la signora Elettra, véritable experte en recherche d’informations. Ou encore quand il marche sur des œufs quand il s’adresse au vice-questeur Patta, ce qui donne lieu à des échanges amusants.
Pas un coup de cœur mais une lecture bien sympathique et une série à poursuivre.
Quand un fils nous est donné – Donna Leon – Editions Calmann-Lévy – 2020
Du même auteur
Série Commissaire Brunetti
- Mort à La Fenice
- Mort en terre étrangère
- Un vénitien anonyme
- Le prix de la chair
- Entre deux eaux
- Péchés mortels
- Noblesse oblige
- L’Affaire Paola
- Des amis haut placés
- Mortes-eaux
- Une question d’honneur
- Le meilleur de nos fils
- Dissimulation de preuves
- De sang et d’ébène
- Requiem pour une cité de verre
- Le cantique des innocents
- La petite fille de ses rêves
- La femme au masque de chair
- Brunetti et le mauvais augure
- Deux veuves pour un testament
- L’inconnu du Grand Canal
- Le garçon qui ne parlait pas
- Brunetti entre les lignes
- Brunetti en trois actes
- Minuit sur le canal San Boldo
- Les disparus de la lagune
- La tentation du pardon
- Quand un fils nous est donné
- En eaux dangereuses
- Les masques éphémères
Voilà une auteure que je n’ai pas encore lue. Un jour peut-être…
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Un personnage principal identique depuis plus de 30 tome, la ville de Venise en arrière-plan et des romans policiers agréables à lire mais qui ne révolutionnent pas le genre. Petite lecture estivale bien sympathique. A tenter au moins une fois 😉
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