Les blondes à forte poitrine – Isabelle Baldacchino

Note : 2.5 sur 5.

Des nouvelles âpres ou cyniques, dont le ton cruel ou cru cache des âmes écorchées, à vif. Des portraits brossés vivement dans une matière brute, entre Egon Schiele et Toulouse-Lautrec. Des vies faufilées, des ourlets déchirés, lambeaux de chair ou de tissu qui voilent ou qui révèlent, illuminés çà et là par un humour truculent, rabelaisien, salvateur.

Avis

Les blondes à forte poitrine est le deuxième recueil de nouvelles que je lis de cette auteure belge, qui vit dans ma région.

Les histoires n’ont aucun lien les unes avec les autres mais elles ont une particularité : les derniers mots d’une nouvelle commencent presque toujours la suivante, créant une sorte de fil rouge entre elles.

J’ai aimé le ton décalé que propose l’auteure dans certaines nouvelles. C’est par exemple le cas de la nouvelle Marée haute marrée basse, dans laquelle la perruque d’une prostituée s’exprime, racontant la vie de sa « blonde », son passé, les hommes écorchés qu’elle rencontre et qui l’ont marquée. Avec un point de vue original sur la maladie, raconté avec empathie et compassion.

« Autobiographie d’une perruque de trottoir ».

Même si je ne fais pas le trottoir. Même si je reste en vitrine avec ma blonde. Au bout du compte, je finis toujours au pied du lit.

De façon générale, les personnages de ce recueil sont écorchés, blessés par une vie difficile et des souvenirs avec lesquels il faut composer. Comme cette femme seule au bar d’une boite de nuit, à la recherche de l’amour (Rauque mon chou) ou le témoignage poignant d’un mineur dans les charbonnages belges (Marcasse).

Pourtant, je ressors déçue de cette lecture. J’ai un peu l’impression que ces nouvelles ont été rassemblées dans ce recueil par hasard, sous un titre qui ne rassemble pas l’ensemble des nouvelles. Je trouve que le fait que les histoires n’aient pas de lien entre elles crée la confusion, le passage de l’une à l’autre sans coupure nous fait oublier les précédentes. De plus, cette situation rend difficile l’attachement aux personnages.

Finalement, aucune nouvelle ne m’a vraiment marquée, au point qu’au moment de fermer ce recueil, je dois faire un effort (et relire mes notes) pour me remémorer ce que j’ai lu. C’est un peu dommage.

J’ai souvent des difficultés à lire les nouvelles. Est-ce aussi votre cas? Si non, quels recueils pourriez-vous conseiller? Partagez votre expérience en commentaires!


Les blondes à forte poitrine – Isabelle Baldacchino – Editions Quadrature – 2015

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2 commentaires sur “Les blondes à forte poitrine – Isabelle Baldacchino

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  1. Etre publié chez Quadrature, c’est un gage de qualité, je trouve.
    Je connais le nom de cette auteure, mais je ne me souviens pas si j’ai lu un de ses recueils…
    J’oublie vite les romans, alors, les recueils de nouvelles, encore plus !

    Aimé par 1 personne

    1. C’est vrai, Quadrature publie peu mais bien, la qualité est souvent au rendez-vous. Le nom d’Isabelle Baldacchino te dit peut-être quelque chose parce qu’elle est de notre région ;) Je pense qu’elle travaille dans un centre culturel et est active dans le milieu littéraire du Borinage

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