Une vie entre les pages – Cristina Caboni

Note : 3 sur 5.

Sofia Bauer, relieuse à ses heures perdues, vit à Rome. Son couple bat de l’aile et elle sent son existence lui glisser entre les doigts. Passionnée de livres anciens, elle entre un jour dans une librairie et s’y voit offrir un vieil ouvrage contre la promesse de le remettre en état.
Alors qu’elle s’attelle à sa restauration, Sofia tombe sur une lettre manuscrite, dissimulée entre les pages. Celle-ci est signée de la main de la relieuse originale du livre, une certaine Clarice von Harmel, ayant vécu à Vienne au début du XIXe siècle. Elle y évoque un fascinant secret que Sofia n’aura alors de cesse de mettre au jour, aidée en cela par Tomaso Leoni, chasseur de livres rares et expert en graphologie…

Avis

Deux personnages féminins sont au centre de ce roman.

Clarice von Harmel, une jeune femme de la bourgeoisie viennoise dans les années 1800, qui s’aventure dans un domaine réservé aux hommes : la reliure. J’ai particulièrement apprécié ce personnage insolent, qui a réponse à tout et qui fait preuve d’une incroyable persévérance malgré un parcours semé d’embûches, à une époque où les femmes étaient souvent considérées comme la propriété de leurs maris.

A côté, le personnage de Sofia Bauer semble bien fade. Bibliothécaire à Rome, elle a accepté de quitter son travail et d’abandonner sa passion pour les livres, l’art et la musique, étouffée par un mari méprisant, qui l’isole de son entourage. La découverte d’une première édition en mauvais état du « Discours sur la nature » de Christian Fohr, un auteur qu’elle affectionne particulièrement, va la convaincre de reprendre sa vie en main et de quitter Alberto.

Accompagnée du beau Tomaso Leoni, Sofia va suivre les traces de Clarice, partir à la recherche des deux tomes manquants pour compléter la trilogie, en espérant retrouver un manuscrit perdu de l’auteur. Leur enquête nous plonge dans l’Histoire, entre le début du XIXe siècle et notre époque contemporaine, mais nous emmène aussi à travers l’Europe, entre Rome, Munich et Vienne.

Une vie entre les pages m’a plus d’une fois fait penser au roman Le portefeuille rouge d’Anne Delaflotte Mehdevi, qui nous immerge aussi dans le métier de relieur, et aux romans de Christiana Moreau, qui évoquent souvent l’Italie et l’artisanat d’art, entre passé et présent.

Cependant, malgré un récit bien construit et une enquête qui nous tient en haleine, plusieurs éléments m’ont dérangée. Les répétitions dans certaines phrases donnent une impression de déjà-vu, comme si le texte manquait de relecture attentive. L’histoire d’amour entre Sofia et Tomaso, que l’on voit venir de loin, semble ajoutée par obligation et n’apporte rien à l’intrigue principale. Les considérations sur le bonheur, l’amour et la liberté sont autant de digressions qui nous font perdre le fil de l’enquête et m’ont ennuyée. Tout comme le côté romantique, trop présent à mon goût.

Une vie entre les pages est intéressant lorsqu’il aborde la condition des femmes et le monde des livres rares, captivant dans son enquête entre passé et présent mais ses imperfections me laisse un goût mitigé.

Vous l’avez lu? Qu’en avez-vous pensé?


Une vie entre les pages – Cristina Caboni – Les Presses de la Cité – 2020

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