
Depuis que ses parents ont divorcé, Jimmy trompe la tristesse et la solitude en collectionnant les flippos, des vignettes qu’il trouve dans les paquets de chips.
Quand Tristan, un réfugié kosovar, arrive dans sa classe, Jimmy, excellent élève, est chargé de l’aider. Les deux garçons deviennent très amis, mais bientôt la famille kosovare est menacée d’expulsion. Heureusement, Tristan a un plan pour obtenir le droit d’asile, un plan où un rôle crucial mais mystérieux est dévolu à Jimmy…
Avis
En Belgique, dans les années 90, le petit Jimmy collectionne les flippos (vous vous souvenez ces petites rondelles en pastique de toutes les couleurs?). Sa vie coule calmement jusqu’à l’arrivée dans sa classe de Tristan Ibrahimi, un petit Kosovar. Comme il a de très bonnes notes, Jimmy est chargé d’aider le nouveau venu à s’intégrer et à suivre le rythme de la classe de 3e primaire. Il prend cette responsabilité très à cœur et se lie d’amitié avec Tristan. Jusqu’au jour où la famille Ibrahimi reçoit un avis d’expulsion. Mais les enfants ont « un plan » pour rester en Belgique, dans lequel Jimmy a un rôle majeur.
C’est un roman touchant parce que les enfants ont cette naïveté de penser que leur plan va aller de soi, qu’ils ont pensé à tout. Mais nous lecteurs, on sent bien que leur idée est bancale et qu’un drame va arriver.
L’honorable collectionneur est le roman d’une amitié dont on ne sait pas très bien si elle est à double sens. En tous cas, pour Jimmy, ce petit garçon solitaire et fils unique, Tristan est devenu essentiel à sa vie. Au point qu’il décide de constituer deux séries complètes de sa collection de flippos, l’objet auquel il tient le plus, pour en offrir une à son ami Tristan. Jimmy semble si seul, tellement en demande d’affection qu’il est prêt à tout pour aider la famille à rester en Belgique et, surtout, pour obtenir l’amitié de Tristan, qu’il accepte même de se mettre en danger.
A travers son regard d’enfant, c’est aussi la situation des réfugiés qui est évoquée. La peur qui continue de les habiter, les souvenirs effrayants qui ne s’effacent pas, la nécessité de rester ensemble et de se soutenir. Leur mode de vie spartiate le marque, lui qui vit dans le confort et possède sa propre chambre, il découvre que les 10 membres de la famille Ibrahimi dorment sur des matelas à même le sol dans une seule pièce. Son ami lui raconte aussi le parcours qui les a amenés en Belgique, les actes désespérés qu’ils ont dû accomplir pour espérer une vie meilleure loin de leur pays en guerre.
De Lize Spit, j’avais lu Débâcle. Au vu du malaise qu’a suscité cette lecture, j’hésitais à lire L’honorable collectionneur : crainte de lire une autre histoire aussi dérangeante et, en même temps, pressée de lire cette auteure flamande qui excelle à créer des ambiances bourrées de tension. J’ai d’ailleurs refermé ce livre plus d’une fois pour ne pas y être confrontée.
Au final, j’ai plutôt bien aimé cette lecture, moins dérangeante que la précédente. Mais je ne m’attendais pas du tout à cette fin-là. La dernière phrase m’a achevée et remplie de frissons. Un roman qui place l’humain au centre et nous emporte avec lui.
L’honorable collectionneur – Lize Spit – Actes Sud – 2024
J’étais décidé à découvrir cette auteure quand j’ai lu certaines critiques qui m’en ont dissuadé. Je crois que ça parlait de malaise aussi.
Bon, celui-ci, je pourrais peut-être le lire.
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Je l’ai vu au Club. Un peu cher pour le nombre de pages !
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A emprunter en bibliothèque s’il te tente ou sur Lirtuel si tu lis en numérique ;)
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