L’amour ouf – Neville Thompson

Note : 3.5 sur 5.

Ils appartiennent à la même bande d’adolescents, élevés dans une cité où « les choses ne changent jamais ». Amoureux, ils voulaient s’en sortir. Ensemble. Et ça leur semblait parti pour la vie. Jusqu’au jour où l’allumeuse du quartier entre en scène et où la réalité les rattrape : les obligations sociales, la délinquance, la prison autant d’obstacles qui finissent par les séparent et font voler l’espoir en éclat. Mais l’amour, lui, reste intact.

Avis

Avant d’être le film dont tout le monde parle, L’amour ouf est un roman paru en 2000.

On est à Dublin, dans un quartier plutôt pauvre, au taux de chômage particulièrement élevé. Les jeunes y sont désœuvrés, livrés à eux-mêmes et sans aucune perspective d’avenir. Certains suivent l’exemple de leurs parents tandis que d’autres ont la rage de s’en sortir. Mais sans un diplôme en poche et avec de mauvaises fréquentations, la voie tracée est celle de la petite délinquance.

C’est lors d’une bagarre devant une boite de nuit que Jackie et Johnser se sont rencontrés alors qu’ils étaient adolescents. Le coup de foudre a été immédiat. Ensemble pendant plusieurs années, ils se sont quittés le cœur déchiré à l’aube de leur vie adulte. Chacun a pris son chemin, mais sans jamais oublier l’autre et l’amour fou qui les liait.

Parce que L’amour ouf est d’abord le récit d’un premier d’amour. Un roman fort sur un rendez-vous raté que les protagonistes vont regretter toute leur vie. J’ai été frappée par les sentiments très forts qui unissent les personnages, qui défient le temps et les épreuves. Mais la violence aussi est partout, crue, et le lecteur n’y échappe pas.

La personnalité de Johnser est particulièrement bien rendue. Accoquiné avec des malfrats puis lui-même chef de bande, sa principale préoccupation est de défendre son territoire et d’asseoir sa réputation de gros dur. De la petite délinquance des cités, il va suivre le parcours « classique » montant des coups de plus en plus risqués (braquage d’un fourgon blindé, vol de tableaux, trafic de drogue…) jusqu’à la case prison. Pourtant, Johnser n’est pas un imbécile. Il est conscient des erreurs qu’il a commises et des mauvaises décisions qu’il a prises, qui lui sont préjudiciables. Il se sent coincé dans cette vie de voyou craint de tous et aspire à une vie plus simple avec Jackie.

Le récit passe alternativement de Jackie à Johnser, ce qui nous permet de lire les deux versions de l’histoire qui se déroule sous nos yeux. Selon le personnage qui s’exprime, Neville Thompson nous plonge dans un univers différent. J’ai ainsi été particulièrement étonnée par les propos de l’auteur qui reflète exactement le type de pensée que peut avoir une fille dans certaines circonstances. De la même manière, Johnser s’exprime en verlan, dans un vocabulaire de la rue où les membres de gangs portent non pas des prénoms mais des blases. Un jargon probablement adapté à son milieu et à son âge mais avec lequel j’avoue avoir eu un peu de mal.

Ce roman m’éloigne très fort de mes lectures habituelles tant par le milieu dans lequel il se déroule que par l’écriture. J’ai été touchée par l’histoire d’amour de ces deux adolescents devenus des adultes cabossés par la vie et qui espèrent tirer un trait sur leur passé. Mais je suis loin du coup de cœur.

L’amour ouf a été adapté au cinéma en 2024 par Gilles Lellouche, avec Adèle Exarchopoulos et François Civil dans les rôles principaux.


L’amour ouf – Neville Thompson – Editions Robert Laffont – 2000

Un commentaire sur “L’amour ouf – Neville Thompson

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  1. J’ai vu passer l’affiche du film, mais je ne m’y suis pas attardé. Je ne savais pas qu’un livre avait été écrit avant.

    Pas sûr que je le lirai…

    Aimé par 1 personne

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