Vivre vite – Philippe Besson

Note : 3.5 sur 5.

Aussi célèbre soit-il, James Dean, symbole de la jeunesse éternelle, demeure toujours aussi insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en nuances, dresse, à travers la voix de ses proches, le portrait intime d’un garçon de l’Indiana, inconsolable et myope, turbulent mais d’une beauté irrésistible, qui s’est donné à tous, sans jamais appartenir à personne : un acteur incandescent devenu, en trois films et un accident de voiture, une icône intemporelle.

Avis

Vivre vite est une biographie romancée, publiée à l’occasion des 60 ans de la mort de James Dean. Dans ce roman choral, Philippe Besson va au-delà du personnage médiatique et donne la parole aux personnes qui l’on côtoyé de façon intime (sa famille, ses amis, ses professeurs…). Chacun, selon son point de vue et sa sensibilité, nous dépeint une facette différente de la personnalité de l’acteur.

Les faits sont abordés de façon chronologique, de la naissance de Jimmy Dean en 1931 à son décès en 1955, à l’âge de 24 ans. On y aborde la mort de sa mère alors qu’il avait 9 ans, la mobilisation de son père pendant la guerre et son enfance passée dans la ferme de son oncle et de sa tante, auxquels il restera très attaché.

A travers leurs témoignages, famille et professeurs dépeignent une époque, une région mais aussi les valeurs chrétiennes dans lesquelles James Dean a grandi.

On découvre un petit garçon sensible et joyeux, qui fait des bêtises. Les aptitudes de Jimmy pour le théâtre apparaitront dès l’adolescence mais son père, plus terre-à-terre, l’inscrit en école de droit pour lui préparer une carrière sérieuse et sûre. Sa professeure d’art dramatique à l’université dira : « Et, un jour, il s’est présenté. Jimmy Dean, étudiant en droit. Franchement, il n’avait rien pour lui. » Il faut dire qu’à l’époque, l’apprenti comédien traine un physique plutôt ingrat. Maigre, vouté, myope et affublé de doubles foyers, il était loin du sex symbol.

« C’était comme du diamant brut, une pierre qu’on n’aurait pas polie, qui ne brillait pas plus que ça, qui paraissait même quelconque et qui finirait pourtant un jour au cou de la plus belle femme du monde. »

Petit à petit, sa personnalité s’affirme et tous évoquent son caractère indiscipliné, imprévisible et obstiné, son insolence aussi. Insomniaque, cerné par ses nuits blanches, James fume clope sur clope. Mais ses enseignants, ses agents et les réalisateurs sont unanimes pour dire qu’il a un don pour le cinéma. En seulement trois films, ce beau ténébreux au charme fou a marqué le monde du cinéma.

Mais James Dean, c’était aussi une passion dévorante pour les voitures de courses et la vitesse, ce qui va le tuer et lui conférer le statut d’icone.

« On n’échappe pas à son destin. Le sien était d’être une étoile et de passer comme une comète. »

Vivre vite est le reflet de la passion de Philippe Besson pour James Dean. Dans ce roman, on retrouve la très belle écriture de l’auteur français et toute sa sensibilité face aux émotions et pensées de ses personnages.

C’est un texte particulièrement touchant et, si je ne connais pas suffisamment l’histoire de James Dean pour savoir ce qui relève de la fiction et de la réalité, je trouve que l’auteur à réussi à faire revivre un monument du cinéma sous nos yeux et à lui rendre hommage.

En tous cas, ce roman me donne envie de revoir A l’est d’Eden et La fureur de vivre.


Vivre vite – Philippe Besson – Editions Julliard – 2014

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