
Dans le vaste pays blanc, l’esprit de Nanook se réveille. Le grand ours polaire, seigneur des lieux, protégera les siens. Jusqu’au bout. Adopté à l’âge de trois ans, Qaanaaq Adriensen n’a jamais remis les pieds sur sa terre natale, le Groenland. C’est à contrecœur que ce redoutable enquêteur de Copenhague accepte d’aller aider la police locale, démunie devant ce qui s’annonce comme la plus grande affaire criminelle du pays : quatre ouvriers de plateformes pétrolières ont été retrouvés, le corps déchiqueté. Les blessures semblent caractéristiques d’une attaque d’ours polaire. Mais depuis quand les ours crochètent-ils les portes ? Flanqué de l’inspecteur inuit Apputiku ? grand sourire édenté et chemise ouverte par tous les temps ?, Qaanaaq va mener l’enquête au pays des chamanes, des chasseurs de phoques et du froid assassin. Et peut-être remonter ainsi jusqu’au secret de ses origines.
Avis
Avec Qaanaaq, Mo Malø nous emmène loin, très loin, au Groenland, sur les traces d’Adriensen, capitaine de la Crim à Copenhague, appelé à enquêter à Nuuk sur la mort brutale de plusieurs personnes. Dès les premières pages, on est saisi par la puissance des décors : le froid, les aurores boréales, les paysages majestueux qui semblent presque nous envelopper. On a vraiment l’impression d’y être.
L’enquête commence de manière intrigante : un ours serait à l’origine du carnage, mais très vite, plusieurs éléments démontrent que la vérité est plus complexe. Adriensen est guidé par Apputiku, un Inuit, et c’est à travers lui que l’on découvre la vie et les traditions de cette population, leur attachement à leurs valeurs et leur désir d’indépendance face au Danemark.
Mo Malø prend le temps de décrire la région, ses habitants et leur culture. Ces passages sont parfois longs, presque contemplatifs, et ralentissent le rythme de l’intrigue, mais ils ont le mérite de nous immerger totalement dans ce monde si différent de ce que l’on connaît. On découvre les villages aux maisons colorées qui se vident au profit des villes, l’exploitation pétrolière comme levier d’indépendance, et l’impact du réchauffement climatique sur des populations qui vivent de la pêche et de la chasse.
Pour ceux qui écoutent le roman en audio, c’est un vrai plus : la prononciation des mots groenlandais et des noms des personnages rend le récit encore plus vivant et authentique.
Au-delà de l’enquête criminelle, Qaanaaq est aussi une histoire sur l’identité. Pour Adriensen, c’est un retour aux sources : né au Groenland mais adopté par une famille danoise après le massacre de sa famille inuite, il se retrouve confronté à ses origines et à un pays qu’il connaît peu mais qui l’habite profondément.
Si le rythme n’est pas trépidant, l’intérêt du roman tient dans sa capacité à mêler petite et grande histoire, polar et réflexion sur l’avenir des Inuits, entre modernité et tradition. La connaissance pointue de l’auteur sur le Groenland et ses habitants est impressionnante, surtout quand on sait que Mo Malø est en réalité le pseudonyme d’un auteur français.
Pour moi, qui avais déjà lu Summit, ce roman est aussi un retour en arrière intéressant : on découvre les origines du personnage principal, ce qui éclaire le reste de la série. Peut-être un peu long par moments, mais captivant par la richesse de ses décors et la profondeur de ses thématiques.
Il ne me reste plus qu’à reprendre la série!
Remerciement à Babelio et à Saga Egmont pour ce livre audio.
Qaanaaq – Mo Malø – Editions Saga Egmont – 2024
Du même auteur (sous ce pseudonyme)
Les enquêtes de Qaanaaq Adriensen
- Qaanaaq
- Diskø
- Nuuk
- Summit
Le roman me tente pour son cadre et les questions qu’ils soulèvent autour d’un peuple dont je connais peu de choses.
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Alors n’hésite pas à le lire, il est idéal comme lecture hivernale ;)
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J’ai lu toute la série et j’ai beaucoup aimé, même si j’avais eu un peu plus de mal avec le premier.
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Eh bien, ton commentaire m’incite à poursuivre alors ;)
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