Toute l’intensité de l’Espagne rurale, au travers du quotidien d’un petit village à la fin du XXe siècle. Le rythme de la vie, le poids de la religion, l’amour, la lumière… et l’Histoire aussi, avec la guerre civile, évoquée pour la première fois en BD, dix ans après la disparition de Franco.
Avis
Cette édition intégrale regroupe les tomes 1 à 6 publiés entre 1983 et 2002 par Tito, de son nom complet Tiburcio de la Llave.
C’est la première bande dessinée hispanique que je lis et, d’emblée, j’aime la philosophie de l’artiste qui rend hommage à ses origines, au village de Soledad, à la mémoire des anciens et aux événements terribles qu’ils ont vécus.
Tito témoigne du quotidien à Soledad: la vie tranquille des habitants, la fermeture de la seule école du village par manque d’élèves, puis la survenue de la guerre et son lot d’atrocités (exécutions, viols, pillages, dénonciations, fuite des familles…) et, enfin, les séquelles psychologiques de la guerre. C’est un véritable travail de mémoire qui est réalisé.
Dès les premières pages, j’ai été frappée par les traits d’une extraordinaire précision. Le dessin, particulièrement réaliste, nous plonge dans l’atmosphère de ces villages typiques. On a presque l’impression de sentir la chaleur accablante et de fouler ces pavés.
En lisant des articles sur l’auteur, j’ai découvert qu’il avait la particularité de jouer sur la lenteur du temps qui passe, dans ses dessins, plus que sur les scènes d’action. Et si je trouve que cela convient parfaitement à la thématique de Soledad, en tant que lectrice, cette nonchalance m’a un peu gênée.
Mais ce n’est qu’un détail tant je suis contente de cette belle découverte.
Remerciement à Babelio et Casterman pour cette lecture.
Soledad, l’intégrale – Tito – Editions Casterman – 2022
Carnet de lecture 
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