Le chat dans le cercueil – Mariko Koike

Note : 2.5 sur 5.

Si Momoko n’ouvre son cœur qu’à sa chatte Lala, son père n’a d’yeux que pour la belle et pulpeuse Chinatsu, au grand dam de la jeune fille au pair : trois habitants d’une même maison dans le Japon d’après-guerre vivent dans un calme apparent, ignorants d’une vérité cachée qui les pousse inexorablement vers la tragédie.
Quand la neige recouvrira de silence le jardin et le champs de blé alentour, les non-dits réveilleront ce petit démon intérieur qui appelle au meurtre. Et Lala, sphinx au blanc pelage, pourrait bien alors s’avérer la victime et la clé de ce surprenant suspense psychologique.

Avis

Après avoir lu plusieurs romans japonais qui m’ont déçus, je me suis dit qu’un roman policier allait peut-être me plaire davantage. Mais je n’y ai malheureusement pas trouvé le suspense annoncé en quatrième de couverture.

Harui est peintre. Autrefois couronnée de succès pour ses œuvres, elle est maintenant âgée et souffre de rhumatismes. Le jour où son employée de maison trouve une chatte blanche sur le pas de la porte, elle se souvient d’une chatte identique rencontrée dans sa jeunesse et raconte son histoire.

Harui est arrivée à Tokyo à l’âge de 20 ans pour travailler comme professeur particulier d’une petite fille prénommée Momoko, toujours accompagnée d’une chatte à la robe immaculée, Lala. En échange, le père de la fillette, Goro Kawakubo, lui donne des cours de peinture pour qu’elle puisse évoluer dans son art.

Dans ce roman, chaque protagoniste possède une personnalité complexe, dont l’assemblage va mener tout ce petit monde à la chute. Goro est professeur de peinture, séduisant et veuf. Il possède une maison « à l’américaine », il aime sortir le soir, inviter ses amis pour de grandes fêtes et écouter du jazz. Dans cette période d’après-guerre, l’atmosphère est décontractée et joyeuse. A l’opposé, Momoko est une enfant solitaire, taiseuse et froide, qui n’a d’affection que pour sa chatte et pour son père. Distante et calculatrice, elle n’a rien de l’insouciance joyeuse de l’enfance et est même un peu effrayante. Elle rejette toute personne qui tente d’entrer dans son espace, sans que l’on comprenne l’origine de ce comportement. Harui développe une attitude étonnamment naïve et peu mature pour son âge, amoureuse du maitre de maison et impressionnée par la petite Momoko.

S’exprimant à la première personne, Harui raconte son quotidien. Comment elle essaie de se rapprocher de la fillette, de se faire une place dans la relation exclusive qu’elle entretient avec Lala et l’espoir qu’elle nourrit de devenir sa mère d’adoption. Jusqu’à l’entrée en scène de la belle Chinatsu, amie très proche de Goro, qui rentre petit à petit dans la famille, tente de se faire apprécier de Momoko, provoque la jalousie de Harui et perturbe le délicat équilibre de la maisonnée.

Le chat dans le cercueil est un huis-clos à l’atmosphère sombre. S’agissant d’un roman policier, je m’attendais à arriver aux faits relativement rapidement mais, fidèle à l’essence de la littérature japonaise, cette histoire se caractérise par sa lenteur, de longues descriptions et une mise en place de 150 pages (sur 200!).

Tout le long du roman, on sent qu’un événement dramatique est sur le point de se produire mais rien ne nous permet d’imaginer ce qu’il va réellement se passer. Les cinquante dernières pages sont réellement effroyables et surprenantes par l’indifférence et le détachement qu’elles supposent.

Vous connaissez un peu la littérature policière japonaise? Quel roman me conseillez-vous?


Le chat dans le cercueil – Mariko Koike – Editions Philippe Picquier – 2022

Un commentaire sur “Le chat dans le cercueil – Mariko Koike

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑