Tu mens comme tu respires – Harriet Tyce

Note : 3 sur 5.

Par amour pour sa fille, Sadie quitte sa maison et le père de Robin puis part avec elle à Londres. Mais elle ne peut pas lui partager la haine qu’elle éprouve à l’idée de revivre dans la maison où est décédée sa mère, ni lui dire la vérité sur sa nouvelle école. Mais les mensonges s’accumulent et, malgré ses bonnes intentions, Sadie n’a pas toutes les cartes en mains pour protéger sa fille.

Avis

Sadie et sa fille Robin quittent Brooklyn et Andrew, pour retourner vivre à Londres, dans la maison d’enfance de Sadie, inhabitée depuis le décès de sa mère. Pour Sadie, ce nouveau départ est l’occasion de renouer avec ses anciennes connaissances et de reprendre sa carrière d’avocate au pénal, mise entre parenthèse lorsqu’elle vivait aux Etats-Unis. Pour Robin, l’intégration dans une prestigieuse école de filles est difficile.

Dans ce roman, j’ai été particulièrement interpellée par le comportement des mères des petites élèves. Cela se manifeste par une très grande implication dans la vie de l’école et une forme de pression vis-à-vis des parents qui sont contraints à participer à tout un tas d’activités (récolte de fonds, création de déguisements, réunions, stands à tenir, etc.). Une situation difficile à tenir pour Sadie qui travaille à temps plein. De plus, les petites filles ne sont qu’en primaire mais les parents exercent une telle pression sur les résultats qu’ils induisent une concurrence entre les enfants, qui se manifestent par des comportements de rejet, des disputes puériles, des menaces ou tentatives d’intimidation et des rumeurs. L’intégration de Robin, par ailleurs première de classe, n’en est que plus difficile. L’attitude des mères est elle-même révélatrice, changeante en fonction qu’elles considèrent Sadie comme une adversaire ou comme une potentielle alliée.

Dans son travail d’avocate, Sadie doit défendre un professeur accusé par une de ses élèves d’avoir essayé de la séduire et d’abuser d’elle. Et si, au départ, elle œuvre à prouver que l’adolescente a tout inventé, petit à petit sa neutralité se fissure et elle ne se sent plus en accord avec la position de son cabinet. De façon générale, l’affaire et le procès sont anecdotiques au vu du nombre de pages qui leur sont consacrées mais donnent un éclairage peu reluisant de la justice et de la manière dont elle est menée.

Dans ce roman, j’ai aussi été interpellée par l’omniprésence des femmes. L’établissement scolaire de Robin est une école pour petites filles, sans aucun enseignant masculin; les mères sont partout mais les papas ne sont jamais mentionnés; il n’y a même pas un petit ou un grand frère dans les familles; au tribunal, la juge et le professeur ne sont entourés que de femmes. Je ne sais pas si cette situation est volontaire de la part de l’auteure ni quel message c’est censé faire passer mais il est étonnant de constater que les hommes sont toujours fautifs (ils larguent femmes et enfants sans scrupules, couchent avec des mineures, mentent sur leurs activités professionnelles, sortent des clous…).

Tu mens comme tu respires est un roman qui se lit bien mais on ne peut pas dire que le suspense soit insoutenable. Ces histoires de secrets, de rivalité et de faux semblants sentent le réchauffé, déjà lues mille fois. Et en réalité, j’ai un peu eu l’impression de lire une nouvelle version de Big little lies.

Mon intérêt est donc plutôt mitigé et ce ne sont pas les cent dernières pages à un rythme plus rapide ni le final glaçant qui réussissent à sauver cette lecture.


Tu mens comme tu respires – Harriet Tyce – Editions Robert Laffont – 2023

Un commentaire sur “Tu mens comme tu respires – Harriet Tyce

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  1. La couverture m’attire, le titre aussi, mais bon, je pense qu’il y a mieux à lire d’après ce que tu dis. Il est difficile d’écrire un livre dont le sujet n’a pas encore été développé. Il y a tant de livres !

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