Impasse de l’horizon – Carole Mijeon

Note : 2.5 sur 5.

Un jour, il est rentré chez ses parents, au 12 impasse de l’horizon, et n’est plus jamais ressorti. C’était il y a huit ans. Depuis, personne ne l’a revu. Il est devenu le reclus du 12, celui dont on parle à voix basse quand on se croise sur le trottoir. Claudia, pré-retraitée malgré elle, habite seule la maison d’en face. Pour elle aussi le temps s’écoule entre quatre murs mais elle, ne l’a pas choisi. Aux aguets derrière ses fenêtres, elle se dit que seul un drame terrible et inavouable peut conduire un jeune homme plein d’avenir à choisir la claustration plutôt que l’aventure de la vie. Est-il la victime d’une agression insurmontable ? Ou au contraire le coupable d’un crime odieux ?

Avis

Le fils des Triaud vit en reclus dans la maison de ses parents, dont il ne sort jamais. Le voisinage s’interroge, jase et les commérages vont bon train. Claudia, la nouvelle voisine d’en face, est elle aussi intriguée et décide s’y intéresser, observant ses voisins de ses fenêtres.

Il faut dire que ce beau monde vit Impasse de l’Horizon, une voie sans issue, désolée et sinistre comme la vie de Claudia, qui n’a plus aucune perspective. Alors, cette petite enquête va mettre un peu de piment dans sa vie.

Les chapitres alternent entre la réalité du quotidien de Claudia qui tente d’approcher les habitants de cette maison et les scénarios qu’elle imagine pour expliquer le repli de ce trentenaire, spéculant sur son physique qui ne voit jamais la lumière du jour et sur ses activités nocturnes. La technique est assez originale et intéressante.

Assez rapidement, cette histoire a titillé mon imagination et je me suis demandée ce qui a réellement poussé cet homme à s’enfermer. Malheureusement, quand la réponse est survenue, environ à la moitié du roman, j’ai été plutôt déçue et dans l’expectative de ce que nous réserverait la seconde moitié du livre.

Impasse de l’horizon est un roman qui se lit bien, sans temps mort, mais plusieurs incohérences m’ont dérangées. Par exemple, le fait que Maxime est présenté comme un accro aux jeux vidéo mais on constate qu’il arrive sans difficulté à vivre dans un lieu sans électricité, ni internet et en coupant son téléphone. De même, tout à coup, sans qu’on le voie venir, on se retrouve au cœur d’un roman écologiste, Maxime luttant sans conviction pour la fermeture d’une usine à porcs. C’est assez perturbant.

En réalité, ce roman aborde un syndrome d’isolement particulièrement extrême qui trouve son origine au Japon : le hikikomori. Il s’agit souvent de jeunes hommes, qui vivent cloitrés chez leurs parents sans contacts réels avec l’extérieur. Ils vivent à travers les jeux vidéo et leur avatar à qui tout réussit. Tout le contraire de ce qu’ils sont dans la vraie vie. Les jeux vidéo étant le seul lieu où ils sont respectés et ont confiance en eux.

La quatrième de couverture de ce roman était tentante mais il n’a pas tenu ses promesses. L’alternance de chapitres rend le tout confus et part dans tous les sens, touchant une multitude de thématiques qui ne sont finalement pas approfondies. Tout comme le final, qui reste ouvert sur un avenir qu’il nous revient d’imaginer.


Impasse de l’horizon – Carole Mijeon – Editions Daphnis et Chloé – 2024

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