Hugo – Monique Bernier – Carnet de lecture

Hugo a 5 ans lorsque sa maman disparaît. Elle est partie sans laisser d’adresse, lui dit son père, elle voulait devenir actrice, elle a rencontré un cinéaste…
Que peut faire un petit garçon abandonné par sa mère ? Il pleure, il l’attend, il la cherche, certain qu’elle reviendra. Son père lui aussi est triste, dépressif. Il se met à boire et devient méchant avec Hugo, tout en s’efforçant de sauver les apparences pour le voisinage.
Heureusement, il y a l’école, l’ami Martin, des personnes bienveillantes dans le quartier. Et surtout, Mamylouise…
Maintenant qu’il a neuf ans, Hugo raconte son histoire. Depuis le départ de sa maman jusqu’à ce jour où…

Avis

Dans ce roman, l’auteure se met à hauteur d’enfant et nous raconte l’histoire selon son point de vue. L’accent y est mis sur les émotions ressenties par le petit garçon qui est désemparé en l’absence de sa mère et qui ne comprend pas la situation, espérant toujours son retour d’un moment à l’autre. Mais surtout, livré à lui-même et au comportement changeant de son père dépressif, violent, qu’il n’arrive pas à anticiper, Hugo commence à faire des cauchemars et s’invente un ami imaginaire.

Face à cette forme de maltraitance, Hugo trouve heureusement du réconfort auprès de son ami Martin, de Mamylouise et d’adultes bienveillants, qui forme une sorte de cordon de sécurité autour de lui.

Hugo est un roman émouvant et triste. On ne peut que s’identifier à ce petit garçon qui ne comprend pas pourquoi sa mère l’a abandonné ni pourquoi son père ne l’aime pas. Dans un même temps, son comportement obstiné impose le respect car il n’abandonnera jamais la recherche de sa mère. Il est aussi amusant d’entrer dans son esprit d’enfant et d’être confronté à sa compréhension des choses. Par exemple, il dit plusieurs fois qu’il ne veut pas aller dans un home pour enfants tristes quand il parle des institutions qui accueillent les enfants placés par le juge. Je trouvais ça mignon.

Dans cette forme de journal, Hugo raconte son quotidien depuis le départ de sa mère. Cependant, j’ai plus d’une fois été dérangée par le ton employé. Si, dans certaines phrases, on retrouve l’enfant dans ses tournures de phrases ou dans le vocabulaire employé, il est, à d’autres moments, trop élaboré (quel enfant de 9 ans dit qu’il s’est réveillé contrarié?) et on dirait alors que c’est l’adulte qui parle. Ces changements dans le récit ont quelque peu perturbés ma lecture.

Comme dans son précédent roman, Monique Bernier aborde ici les questions liées à la famille, aux secrets et à la construction de l’identité. Elle nous fait en plus le plaisir de clôturer ce roman non pas par une mais bien par deux chutes qui font froid dans le dos et qui nous obligent à revoir tous les événements passés sous un angle différent.

Remerciement aux Editions M.E.O. pour cette lecture.

Hugo – Monique Bernier – Editions M.E.O. – 2024