Rocky, dernier rivage – Thomas Gunzig

Note : 3 sur 5.

Parfois, dans ces moments, quand il avait pris un verre de vin et qu’une très légère ivresse arrondissait les angles de son esprit, il oubliait que le monde avait disparu.

Avis

Thomas Gunzig nous a habitué à des romans décalés et dérangeants mais j’avoue que je ne m’attendais pas à celui-ci.

Sur une ile de l’Atlantique, Fred, Hélène et leurs deux adolescents Jeanne et Alexandre sont parmi les seuls survivants, après un effondrement mondial. Alors que le père de famille s’enorgueillit d’avoir mis sa famille à l’abri, il n’avait pas imaginé que l’ennui les cueillerait et les détruirait à petit feu.

Rocky, dernier rivage s’inspire de l’état actuel de la société, l’extrapole et imagine un futur franchement pas réjouissant. Dérèglement climatique, épidémies, guerres, confinement, coupures d’eau et d’électricité, rationnement des denrées alimentaires, le grand effondrement est en marche, jusqu’à l’extinction de l’espère humaine. Un roman comme un signal d’alarme, bien dérisoire au vu des forces en présence.

Pour faire face à la situation et grâce à sa fortune, Fred a opté pour le survivalisme version 5 étoiles : un ile inhabitée, une maison construite selon ses plans, des réserves de nourriture pour plusieurs dizaines d’années, une autonomie énergétique, une salle de sport et des loisirs multimédias à volonté, sans oublier un couple de chiliens pour la cuisine et l’entretien. Mais alors qu’il pensait avoir tout prévu, il a suffit d’une éruption solaire pour endommager les systèmes informatiques et plonger la famille dans le chaos et le néant.

Car, quand on a tout le confort et plus rien à faire, que reste-t-il? Quel sens donner à sa vie quand on n’a plus de statut social, plus de pouvoir, d’argent ou de travail? Comment se définit-on? Ils ont fui lu monde avant les émeutes, les privation et la mort mais, en l’absence de sens à donner à leur survie, la famille éclate. Chacun réagit à sa manière, tentant la fuite chimique, psychologique, par l’alcool ou par la mer.

[…]Jeanne avait compris que ce qu’elle éprouvait était une manifestation de l’ennui, de l’ennui absolu, total, de la dimension métaphysique de l’ennui, cette chambre de torture mentale d’où l’esprit ne parvient pas à s’évader, s’y fracassant contre des parois invisibles, comme un oiseau enfermé dans une cage en verre.

Chaque chapitre donne la parole à un personnage, ce qui nous permet de ressentir la situation selon son point de vue. Mais je dois avouer que je n’ai ressenti aucune empathie pour cette famille perdue loin des codes du luxe auxquels elle est habituée, aucune sympathie pour les personnages hautains et imbus d’eux-mêmes, qui ne sont plus rien hors de leur environnement habituel. D’autant que le roman souffre d’un grand nombre de clichés pas vraiment heureux.

Finalement, je ne sais pas vraiment quoi penser de Rocky, dernier rivage. Si le postulat de départ est réaliste, les choix posés par Thomas Gunzig ne m’ont pas convaincue et j’avais espéré une autre fin que celle proposée, trop ouverte pour me satisfaire.

Vous l’avez lu aussi? Qu’en avez-vous pensé?

Remerciement à Babelio et aux Editions Au diable vauvert pour cette lecture.


Rocky, dernier rivage – Thomas Gunzig – Editions Au diable vauvert – 2023

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