Les Belles Endormies – Yasunari Kawabata

Note : 2 sur 5.

Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchit le seuil des Belles Endormies ?
Ce roman décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques. Pour Eguchi, ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de sa jeunesse, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, au seuil de la mort, à la douceur de l’enfance et au pardon de ses fautes.

Avis

Yasunari Kawabata a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1968. Considéré comme un écrivain japonais majeur du 20e siècle, il a produit nombre de romans marquants, dont Les Belles Endormies.

Dans une maison secrète, de « Belles endormies » (entendez de jolies jeunes filles profondément endormies) attendent ces messieurs pour une nuit… de sommeil. Eguchi, 67 ans, est un de ces clients, il nous raconte ce qu’il y vit.

A travers ce vieil homme, en émoi face à ces corps juvéniles, l’auteur aborde la notion de jeunesse éphémère mais aussi la fascination face à la beauté. Cette situation particulière étant l’occasion pour Eguchi de poser un regard critique sur sa propre vieillesse et sur la décrépitude de son corps. Le fait de dormir aux côtés d’une jeune fille lui évitant au moins la honte liée à son absence de virilité.

Les Belles Endormies est un roman contemplatif, plutôt dépouillé d’effets de style mais particulièrement descriptif. En effet, à chacune de ses visites, Eguchi observe attentivement « la petite » qui lui est confiée et nous expose précisément ce qu’il voit, des mains aux lobes d’oreilles.

Dans un dialogue avec lui-même et par association d’idées, les odeurs et bruits qu’il perçoit évoquent des souvenirs de ses conquêtes passées. Mais son raisonnement, un peu fatigué, tourne en boucle sur les mêmes questions: qu’a-t-on donné à ces filles pour qu’elles dorment sans discontinuer malgré les mains baladeuses des vieillards? Quelle est leur vie hors de ces murs? Et s’il lui vient à l’esprit de briser les interdits de la maison, il ne passera jamais à l’acte et terminera toutes ses nuits de la même manière, en prenant les deux somnifères mis à sa disposition et en s’endormant aux cotés de la belle. J’ai trouvé qu’une grande solitude émane d’Eguchi, qui tente de prolonger les moments passés dans ce lieu et d’engager la discussion avec la tenancière.

Les Belles Endormies est un roman étrange, que j’ai eu beaucoup de mal à terminer. Je l’ai trouvé franchement ennuyant en raison de ces descriptifs à rallonge et de sa lenteur. Et le peu d’action qui s’y trouve est noyé dans l’ensemble au point d’être oublié.

Ce roman a été plus d’une fois adapté au cinéma et au théâtre.


Les Belles Endormies – Yasunari Kawabata – Editions Albin Michel – 1970

2 commentaires sur “Les Belles Endormies – Yasunari Kawabata

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